Au Mali, la durée de la transition a été fixée à 24 mois, à compter du 26 mars 2022. Le jeudi 9 mars 2022, les États-Unis ont pris acte de la décision des autorités maliennes tout en les appelant à prendre des mesures en vue de la tenue d’élections le plus rapidement possible.Dans un communiqué rendu public, le jeudi dernier, les États-Unis se sont prononcés sur l’annonce du calendrier de transition par les autorités maliennes. « Nous exhortons le gouvernement malien de transition à prendre des mesures durables et tangibles en vue de la tenue d’élections, y compris des critères de référence détaillés et l’adoption rapide de la loi électorale. Des processus transparents et inclusifs qui respectent les diverses perspectives et les libertés fondamentales sont essentiels pour construire une base solide pour l’avenir», indique le document publié sur le site de l’ambassade des États-Unis au Mali (https://ml.usembassy.gov/fr/au-sujet-du-calendrier-de-transition-au-mali/). Les États-Unis, précisent le document, réitèrent leur engagement à soutenir les processus de transition afin de favoriser un avenir de gouvernance démocratique responsable pour le peuple malien. Les États-Unis se sont aussi « félicités de l’engagement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à continuer de collaborer avec les autorités maliennes pour soutenir les initiatives visant à rétablir l’ordre constitutionnel. » « Nous encourageons le Mali et la CEDEAO à parvenir à un accord, en particulier sur un mécanisme de suivi solide, assorti de critères de référence tangibles, pour le reste de la transition », lit-on dans le communiqué.
Le Président de la transition au Mali, Assimi Goîta, a pris un décret, le 6 juin 2022, qui fixe la durée de la transition à 24 mois, pour compter du 26 mars 2022. « La durée de la transition est fixée à 24 mois, pour compter du 26 mars 2022 conformément à l’article 22 de la Loi N°2022-001 du 25 février 2022 portant révision de la charte de la transition. Le présent décret sera enregistré et publié au journal officiel », révèle le décret N°2022-0335/PT-RM du 06 juin 2022 fixant la durée de la transition. La CEDEAO a regretté le fait que « cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent en vue de parvenir à un consensus. » Cependant, l’instance sous régionale a précisé, dans un communiqué, que les échanges vont se poursuivre avec les autorités du Mali, en vue de parvenir à un chronogramme mutuellement acceptable.
A noter que le Mali est frappé de plein fouet par les sanctions économiques et financières de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) depuis le 9 janvier 2022 pour n’avoir pas organisé les élections à temps. De 5 ans, le Mali est revenu à 24 mois pour la tenue des élections, tandis que la CEDEAO reste campée sur 16 mois. Les sanctions économiques et financières de la CEDEAO et de l’UEMOA sont entre autres : la fermeture des frontières entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; la suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; le gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO etc. Lors de son sommet extraordinaire du 4 juin dernier, la CEDEAO a informé qu’elle prendrait une décision sur le Mali le 3 juillet prochain.
M.K. Diakité
Le Républicain