La fête de Tabaski communément appelée chez nous la fête de Mouton prévue le 9 juillet 2022 laisse perplexe des millions de Maliens à cause de la crise économique, l’augmentation des prix des produits de premières nécessité et l’embargo de la CEDEAO.
Au fur et à mesure que le jour J approche, la tension monte au Mali. Les marchés à moutons sont pris d’assaut par une clientèle aux profils et aux fortunes divers. Des points de vente spontanés de moutons ont fait leur apparition sur certaines grandes artères et autres espaces publics. Des jeunes arpentent des rues conduisant des petits groupes de béliers proposés à la vente. Les ateliers de couture tournent à plein régime. La circulation d’habitude déjà très compliquée devient chaotique pendant une bonne partie de la journée. Cependant, la population a du mal à joindre les deux bouts durant cette période aussi difficile à cause de la flambée des prix des produits de grande consommation sur le marché ces derniers temps. Le mouton sera-t-il accessible ?
La fête de Tabaski rime avec les dépenses. Et celle qui préoccupe tous les fidèles musulmans en ce moment, c’est l’achat du mouton de tabaski. A quelques encablures de la fête, certains s’activent déjà à chercher le mouton de tabaski.En effet, A la veille de cette fête de Tabaski ou la « fête des moutons », Le constat est alarmant. Autant les vendeurs se plaignent de la rareté des acheteurs, de cette même manière ces derniers réprouvent la cherté des moutons.
La fête de Tabaski est une fête importante pour les Maliens, au-delà de son aspect festif, ce jour se caractérise par l’immolation des moutons en guise de sacrifice, conformément à une recommandation du Sunna du Prophète Mahomet (PSL).
De ce fait, si d’habitude on voit beaucoup de vendeurs de moutons se promener à travers les rues en quête de clients. Il y’a une situation de ruée vers des points de vente des moutons, depuis quelques années maintenant, à l’approche de cette fête.
Et cette année, au regard de la situation particulière dans laquelle le pays se trouve, on voit moins de vendeurs ambulants et moins d’affluence dans les marchés à bétail au Mali.
Selon les dires des éleveurs et vendeurs de moutons, cette année la situation semble compliquée puisqu’il n’y a pas de marché. A l’en croire, l’affluence au niveau de leur marché n’a pas encore atteint le niveau des autres années en la même période. Cela pour dire que cette année les clients se font rares chez eux.
Les prix des moutons ont connu une hausse considérable et cette situation est due à la rareté des moutons à l’intérieur du pays. Les différentes fêtes religieuses au Mali ont un goût amer depuis des années. Pour cause la crise sécuritaire et économique que subit notre pays. Le Mali traverse des moments très difficiles alors que se dessine à l’horizon la fête de Tabaski. Un souffle d’espoir s’était emparé des populations lorsque la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’était réunie ce 4 juin sur le cas du Mali. Tous les yeux étaient fixés sur Accra pour la levée des sanctions. Hélas, rien de nouveau n’a été décidé pour enfin atténuer la souffrance des populations. Sur les marchés, les prix des denrées alimentaires ne font que flamber, ce qui n’arrange pas les choses. Pire, le bétail se fait rare et les prix sont exorbitants. Dans les différents parcs, on peut aisément se rendre compte de la gravité de la situation. En dépit de l’interdiction d’exportation des bétails, il n’est pas sûr que cette mesure réussisse à faire baisser le prix des moutons.
En définitive, reste à savoir si le gouvernement prendra des mesures en faveur des chefs de familles pour atténuer leurs souffrances. En principe, à l’approche de la fête, les boutiques et les étalages sont inondés de marchandises et de divers articles. Mais, tel n’est pas le cas cette année. Tout compte fait, l’atmosphère est morose et les marchés sont loin d’être saturés par les clients.
Assitan DIAKITE
L’Alternance