Fraichement porté par ses camarades à la tête de la coordination des sections du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice du district, Adama Tiémoko Diarra, dans l’interview qu’il a bien voulu nous accordée, identifie sans détour les grands défis de sa famille politique et annonce les couleurs de son mandat.Le Témoin : Vous venez d’être porté à la tête de la coordination du District – au-delà de cette foule qui est venue pour magnifier cette cérémonie et comment votre choix a été accueilli par vos camarades ?
Adama T Diarra : Merci beaucoup. Effectivement, comme vous l’avez dit, la cérémonie d’aujourd’hui a été consacrée à la passation de témoin entre le coordinateur sortant, à savoir l’honorable Waly Diawara de la commune II, et le coordinateur entrant que je suis. Il s’agit d’une présidence qui a pour objectif de coordonner les activités des six sections du district de Bamako. Vous savez, la coordination du district est toute particulière du fait que Bamako est la capitale et que la capitale est la vitrine politique de tout pays. Vous comprendrez donc que les missions sont ardues dans un contexte marqué par la transition, laquelle transition que nous soutenons, mais en travaillant surtout à engranger des victoires éclatantes au compte du parti. C’est naturellement à cet effet que cette investiture a été accueillie favorablement par tous les militants des six communes du district de Bamako. Il s’agit d’un choix unanime porté sur ma modeste personne pour coordonner les activités du parti dans le district pendant les années à venir.
Le Témoin : Comment se porte alors l’Adema en Commune IV et dans les autres sections de Bamako ?
Adama T Diarra : Vous savez l’Adema se porte de mieux en mieux aussi bien en Commune IV, dans le district de Bamako, qu’au niveau national. Vous êtes hommes de presse et vous avez vu qu’en dépit du contexte particulier que connait notre pays, l’Adema a quand même toujours répondu aux grands évènements à travers des rencontres et des conférences sur des sujets d’intérêt national. Tout cela prouve à suffisance la vitalité du parti. L’Adema est un parti qui a une implantation forte et recouvre de hauts cadres de ce pays. Pour toutes ces raisons, nous avons dit qu’en tant que parti historique, nous allons nous battre pour enraciner davantage la démocratie. Au-delà de l’Adema, nous allons nous battre pour cultiver la cohésion et l’unité au sein des forces vives du pays parce que l’Adema est un parti africain porteur de valeurs panafricaines. Nous devrons donc fédérer non seulement au niveau national mais aussi au niveau africain, conformément à nos idéaux panafricanistes.A nouveau mandat, nouvelles ambitions. Quelles seront les priorités de la nouvelle équipe de la coordination du district de Bamako par rapport aux échéances à venir ?
Les priorités sont dictées par le contexte. Aujourd’hui, la priorité est d’aider la transition à réussir conformément à l’ADN du parti et la coordination de Bamako va s’y employer. L’autre priorité est liée à la finalité de cette transition, à savoir l’organisation d’élections inclusives transparentes et libres. Les élections étant le baromètre de toute démocratie, l’Adema y jouera toute sa partition pour reconquérir sa place de première force sur l’échiquier national.
Comment le parti se prépare-ta-il pour ce faire ?
L’Adema prépare les futures échéances à travers ses structures. Vous savez, la force d’un parti ce sont les structures de la base au sommet, notamment les comités, les sous-section et sections. Il s’agit donc de travailler à mobiliser ce potentiel politique et électoral de l’Adema. C’est ce qui fait sa force et pour cela il faudra être en contact permanent avec les militants, une tâche à laquelle nous allons nous atteler afin de porter la vision de l’Adema, de porter le message du parti au niveau de ses structures et, au-delà des structures, au niveau des masses populaires.
D’aucuns pensent que votre proximité avec le régime défunt peut affecter votre position lors des échéances, qu’en pensez vous ?
Vous savez l’Adema est un parti de grande envergure. L’Adema ne peut pas jouer à la déstabilisation. Il ne s’agit pas de se positionner en tant qu’opposant tout simplement mais il s’agit d’aider à faire émerger notre pays et c’est la tâche à laquelle l’Adema s’attèle. Et dans cette logique, l’Adema était effectivement un soutien du régime défunt mais cet accompagnement n’a jamais tu nos conseils chaque fois qu’il le fallait pour que les dérives auxquelles nous sommes arrivés n’adviennent pas. Mais, aujourd’hui, les uns et les autres doivent comprendre que nous sommes une démocratie jeune. La notion majorité-opposition vaille que vaille des vieilles démocraties occidentales ne peut pas marcher dans nos pays, au regard même du niveau d’éducation des populations. C’est pourquoi, il faut une démocratie inclusive aujourd’hui. Même l’Adema, dans la conquête du pouvoir, est obligé et va travailler à amener les autres forces politiques à travailler avec lui en tant que parti politique. C’est cela notre vision. D’aucuns assimilent cela à de l’opportunisme, mais non pas du tout. Et je vous dis qu’aucune force politique à elle seule ne peut gouverner ce pays. Face à une opposition forte, nous sommes obligés de trouver les synergies possibles pour développer notre pays sur le plan socioculturel et économique.Le 19 juillet dernier, le PM Choguel K Maiga, lors d’une rencontre avec certains acteurs politiques a invité « les forces du changement à se donner la main pour rendre le processus de refondation irréversible en gagnant les prochaines élections ». Comme d’autres formations politiques la Ruche a réagi en réclamant sa démission. Peut-on savoir perception personnelle de cet épisode ?
Ce qui est dans le communiqué nous le partageons tous. C’est une sortie maladroite du Premier ministre, lequel doit être à équidistance des politiques en période de transition. Autrement, le Premier ministre doit démissionner pour s’occuper de son parti afin que nous allions aux élections sur le même pied d’égalité. Mais, en tant que Premier ministre, il est chef de gouvernement du MPR tout comme il est le chef de gouvernement de l’Adema, du CNID et du RPM, etc. Il est le chef de gouvernement du Mali mais pas le chef du parti MPR. Donc, en tant que chef du gouvernement du Mali sa mission première pendant la période de transition est de fédérer toutes les forces vives de la nation. Dans ce contexte, vous n’allez pas catégoriser les Maliens en bons et mauvais.
Avez un message à vos militants et à vos concitoyens dans l’ensemble ?
C’est de leur dire que le choix porté sur ma modeste personne pour coordonner les activités du parti dans le district de Bamako est un défi qui ne saurait être relevé qu’avec l’accompagnement de tous. C’est pourquoi je voudrais lancer un appel pressant aux militants de l’Adema d’abord à avoir une conscience des défis que nous devons relever : le défi de la cohésion, le défi de l’unité, le défi de la cohésion nationale afin qu’au-delà du parti notre pays puisse retrouver ses marques d’antan. Par la même occasion, je voudrais lancer un appel à toutes les populations de la ville de Bamako – et au-delà de Bamako du Mal un et indivisible – à se donner la main pour sauver ce pays face aux défis multiples : défi sécuritaire, défi économique, défis sociaux. Ils sont énormes ces défis et c’est ensemble que nous pouvons les relever.
Propos recueillis par Amidou Keita
Le Témoin