Une institution de recherches scientifiques incapable de redresser sa raison d’être, malgré la participation des chercheurs chevronnés.
Créée par l’Ordonnance n°2011-022/P-RM du 28 septembre 2011, ratifiée par la Loi n°2011-080 du 29 décembre 2011, l’université des Sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) est un établissement public à caractère scientifique, technologique et culturel, à vocation à la fois nationale, sous-régionale et internationale. Elle se subdivise en 3 Facultés : la Faculté de Droit Privé (FDPRI), la Faculté de Droit Public (FDPU) et la Faculté des Sciences Administratives et Politiques (FSAP). Les deux premières ont été opérationnalisées avec les bacheliers de l’année 2011 et la dernière avec les bacheliers de l’année 2017, sa première promotion directement avec le système LMD.S’agissant toujours des deux premières, la rentrée universitaire 2014-2015 officiellement lancée le mardi 04 novembre 2014 par Me Mountaga TALL, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique en son temps envisagea directement la mise en œuvre du système LMD dans le but d’améliorer et d’adapter notre système aux enjeux éducatifs internationaux. Cependant, les formations sont organisées en semestres et non plus en années universitaires, d’où l’expression «semestrialisation.» Mais malheureusement, nous nous posons la question si les appropriations ont été bien comprises par les acteurs de la FDPRI depuis le départ comparativement aux deux autres (FDPU et FSAP). A titre de preuve, lisons ensemble cette information : « calendrier des examens de rattrapages du semestre I (1ère Année) année universitaire 2019 – 2020, du lundi 27 juin au vendredi 1er juillet 2022.» Cette publication a été faite à Bamako, le 14 juin 2022 et signée par trois chefs de DER, dont un Maître de conférences. Elle concernait toutes les classes (1ères, 2èmes et 3èmes années). La publication des résultats des semestres II, IV, et VI de l’année universitaire 2019-2020 ainsi que les semestres I et II de l’année universitaire 2020-2021 du jeudi 28 juillet 2022 est une parfaite illustration de la lenteur du système et de son inadéquation à l’idée du LMD. Une analyse de la situation à la lumière de ces informations nous permettrait d’affirmer que les bacheliers des années 2019, 2020 et 2021 seraient tous encore en 1ère année. Ce qui correspondrait à une licence 3 si nous étions réellement en système LMD. Certes, la pandémie à corona virus y était. Cependant que dire des autres facultés de l’USJPB ?
Les innocents sont victimes du système à tort. Les bacheliers de l’année 2017 font encore la Licence 3 pendant que leurs camarades ont leurs Masters 2 dans les universités privées. A quoi sert donc le passage du système classique au système LMD ?
Bien sûr, nous en sommes témoins, certains bacheliers de l’année 2018 inscrits à la FSAP ont pris part à la première phase du concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration du Dimanche 07 Août 2022 avec leur « licence LMD » tandis que leurs aînés de l’année 2017 sont encore sur les bancs entre les 4 murs de la FDPRI. Dommage ! De surcroît une faculté de droit !
Une institution de recherche scientifique, incapable de se redresser avec plus de dix Maîtres de conférences en droits et plusieurs Maîtres assistants, tous docteurs sans compter les assistants. Mieux, tous enseignants chercheurs, censés apporter des solutions aux injustices sociales. Certes, les audits des diplômes sont constamment sollicités par les syndicalistes mais rarement de déclaration sur l’inadéquation du système. Un désespoir consommé d’avance. Malheureusement un comité « AEEM » inactif qui passe à côté de l’essentiel.
Il nous faut un système LMD au standard international et non un LMD à la FDPRI pour la promotion de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, gage de tout développement durable. Il est regrettable qu’une faculté si prestigieuse, dotée de ressources humaines qualifiées et compétentes soufre d’un tel dysfonctionnement préjudiciable à l’image même du système. Cependant, nous osons espérer que tous les acteurs (l’État, les syndicats, les enseignants, le décanat. etc.) s’impliqueront d’avantage pour y trouver des solutions idoines.
Bassina SOUNTOURA
Source: Mali info