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Dérives sur les réseaux sociaux au Mali : Des tiktokeurs qui toquent fort !

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Le réseau social ‘’TikTok’’ autrefois appelé ‘’Musical.Ly’’ est l’une des plateformes les plus en vue aujourd’hui au Mali. Au regard du fait que l’anonymat y est garantie, son public est sans limite d’âge. Les enfants au même titre que les adultes et vieilles s’y frottent dans les débats, se repoussent dans le visionnage des vidéos et se transforment en stars là-dessus. Cependant, la face sombre de cette application préférée des Maliens, relève des débats sur les nudités, les posts obscènes qui s’y passent en boucle. Cela, sans tenir compte de la présence des mineurs (es).

 

‘’Tik Tok’’ est une application sur laquelle les jeunes se filment et postent des vidéos de moins de 4 minutes sur lesquelles ils dansent et chantent en play-back, imitent les artistes ou d’autres célébrités et participent à des challenges. En effet, aujourd’hui, force est de constater que la réalité de cette application est devenue autre chose. Ce, pour la simple raison qu’on assiste à des débats en live sur les nudités, le sexe et des choses qui portent atteinte à la pudeur publique et bonnes mœurs .

 

En illustre le cas récemment d’une tiktokeuse qui était en train de danser avec ses abonnés quand sa fille, sans faire exprès, se glisse sous sa jupe fendue jusqu’au niveau de ses cuisses pour la soulever. De même que ces initiateurs de ‘’live-love interdit aux moins de 18 ans’’ qui se permettent tout, sans tenir compte de la présence des mineurs sur la plateforme ou des règles de bonnes mœurs. Ce faisant, de nombreux actes sur ce réseau suscite de choc et des indignations du grand public.

 

Le devoir d’analyser pour qualifier chaque infraction sur Tiktok

 

Pour Ousmane Bamba, cyber-juriste, consultant et analyste politique, il faut relativiser la question et mettre chaque chose dans son contexte.

 

Il invite à distinguer la situation au regard de l’âge de ceux qui s’adonnent à ces activités et du contexte de qualification de nudité.

 

Pour lui, on peut parler de pornographie, lorsqu’il s’agit des personnes majeures qui ne prennent aucune précaution afin de limiter la diffusion de leurs images dans un groupe restreint. Cela, étant donné que l’application Tiktok permet de régler la confidentialité de ses publications, soit en un groupe restreint ou pour le public. « Si cela n’est pas respecté, on parlera en ce moment d’une atteinte à la pudeur publique ».Pour ce qui concerne les enfants, il conseille les parents à contrôler leur moindre activité sur les réseaux-sociaux. Cela, en raison du fait qu’ils sont mineurs, des incapables en matière de droit civil. De même : « le fait de mettre des images d’enfants comme on l’appelle nues ou dans des positions déshonorant leurs images constitue un acte de pédophilie » a précisé M. Bamba. Avant d’affirmer qu’il appartient à n’importe quel utilisateur de Tiktok de signaler à qui de droit le compte qui commet ces manquements graves aux règles communautaires des réseaux sociaux.

 

Pour ce qui est de la qualification de nudité, il affirme qu’on peut qualifier cette infraction après une analyse approfondie des images diffusées publiquement. « Par exemple, on ne peut pas accuser quelqu’un d’avoir publié de la nudité, lorsqu’il publie ses images en maillot de bain sur une plage » affirme-t-il, tout en indiquant que les pays n’ont pas la même culture et la même perception de certaines situations. Pour question de principe et de contexte, le spécialiste en cybercriminalité, estime par contre que celui qui met sur Tiktok une image où l’on peut voir les parties intimes de la personne, commet en ce moment une infraction. Celle d’atteinte à la pudeur publique et aux bonnes mœurs, tant que c’est un compte ouvert à tout le monde. « C’est comme par exemple une personne nue qui se promène dans la rue », enseigne-t-il. Qu’il arrive occasionnellement que la pluie mouille les vêtements d’une personne et que ses vêtements soient transparents. « Face à cette situation, quelqu’un peut la prendre en photo, cela n’est pas de la nudité mais un fait majeur »a- t- il spécifié.

 

Comment lutter contre ces infractions sur les réseaux sociaux ?

 

Concernant l’arsenal juridique en vigueur en la matière au Mali, M. Bamba a souligné qu’il y en a énormément. Au nombre de ces textes, il a cité celle n°2019-056, portant ‘’répression de la cybercriminalité’’ qui qualifie de cybercriminalité l’ensemble des infractions pénales commises à l’aide des réseaux de communication électronique. Il a aussi évoqué, la loi sur la protection des données à caractère personnel, notamment le fait de diffuser les images d’autrui. « A ce niveau il faut aussi savoir que si la personne diffuse sa propre image il n’y a pas de problème. Toutefois, si c’est l’image de quelqu’un d’autre, il n’a pas le droit de le faire sans le consentement de cette dernière » a-t-il indiqué sans manquer de faire savoir que le plus difficile est de trouver la personne qui a commis l’infraction. « Car la friabilité reste l’un des problèmes difficiles sur internet. En droit on dit ‘’Pas d’internet, pas d’action’’ ! Donc on ne peut pas porter plainte contre quelqu’un qui n’a pas publié ses images, mais plutôt contre les administrateurs du groupe qui les a publié » a clarifié Ousmane Bamba.

 

En guise de conseille, il a affirmé que ce qui n’est pas permis dans la vie courante ne l’est pas dans le cyber instance. Donc, chacun doit être le reflet de son éducation, de la culture de son pays sur les réseaux sociaux. Ce qui n’est pas encore le cas pour ces milliers de nos compatriotes sur Tiktok, souvent en train de discuter en live sur des sujets en porte à faux avec nos bonnes mœurs. Certains pour diffuser des images obscènes dans le but seulement d’acquérir de l’audience.

 

Avec toutes ces dérives, l’application‘’Tiktok’’, est-elle en train de porter un coup dur sur la bonne éducation de la population malienne ?

 

Par Fanta Cheick Sanogo (Stagiaire UCAO)

Le Sursaut

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