La Mairie du District a tenue le 2 septembre, une journée de restitution. Au cours de cette journée, Adama Sangaré, le maire du District de Bamako, a dans un langage franc décrit les conditions de vivre à Bamako et ce que cela représente.
Conformément aux dispositions légales et réglementaires, la mairie du District a tenue le 2 septembre dernier, sa journée de restitution du compte administratif qui vise à rendre compte des activités qu’elle a menées sur le terrain durant l’exercice 2021. Il a été question d’expliquer le compte administratif, de ce qui a été fait des 37 milliards de F CFA sur les 78 milliards de F CFA inscrits au budget 2021. Et de donner l’occasion aux participants de poser des questions. Pratiquement 60 % de ces débats ont porté sur des questions d’assainissement. Il s’agissait de l’assainissement des rues, des marchés, des gares routières, des dépôts de transit qui sont saturés.
Selon le maire Adama Sangaré, la vie à Bamako exige des sacrifices, elle exige un changement de comportement ainsi que le payement des taxes. A l’entendre, l’obligation des contribuables c’est le payement de la taxe de voirie, le payement de la taxe de développement régional et local (TDRL). 3000 FCFA par ménage concernant la taxe de voierie et 3000 F CFA par personne concernant la taxe de développement régional et local.
Le Maire du District était visiblement ému de ces questions posées à son endroit. Pour lui, c’est en fonction de ces débats que les gens pourront comprendre pourquoi la mairie leur demande à chaque fois de payer les taxes. Toutefois, il déplore que la ville de Bamako soit jonchée de déchets.
A l’en croire, la mairie du District n’en est pas fière au contraire, elle en a honte, mais seulement elle demande l’indulgence et surtout la participation des populations car, ajoute-t-il, l’Etat seul ne pourra pas faire l’assainissement de Bamako et les élus seuls ne pourront pas venir à bout de l’insalubrité. Par ailleurs, le patron de l’hôtel de ville dit espérer beaucoup sur la presse de porter les messages aux ménages qui sont les piliers de l’assainissement et de la salubrité. Il dit être certain que si la presse aide la mairie du District à faire passer ces messages, les populations adhèrent parce que les populations ont soif d’un environnement saint, elles ont soif de mobilité plus fluide, soif des routes encore plus refaites et d’espaces verts de cadre agréable à vivre. « Et comme tout cela est assujetti aux finances, l’Etat fait ce qu’il peut malgré que nous en demandons encore plus vu les compétences qui nous sont transférées par cet Etat, mais la population a un rôle à jouer, c’est le devoir citoyen et le devoir citoyen exige que chaque citoyen assujetti doit payer les taxes pour la cité », a conclu le maire du District.
Pour sa part, le Gouverneur du District de Bamako dira qu’en tant que Gouverneur du District, il ne peut que se réjouir de voir la mairie du District se soumettre à cet exercice, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de collectivités, dit-il. Cela témoigne, à ses yeux, du courage de monsieur le Maire de se mettre en face de sa population afin de mieux informer cette couche et permettre aussi à cette couche de lui poser des questions sur ses principales préoccupations et sur ses priorités.
Ibrahima Ndiaye
Maki Tribune