Dans un discours qu’il a prononcé ce samedi à l’occasion de la 77ième session de l’assemblée générale de l’ONU, le Premier ministre Colonel Abdoulaye Maïga qui assure l’intérim de Choguel Maïga, n’est pas allé avec le dos de la culière. Il a clairement renié la nationalité du Nigérien Bazoum en guise de réponse aux réactions de ce dernier sur la crise qui sévit entre le Mali et la Cedeao et l’escalade entre le Mali et le Niger depuis la prise du pouvoir par les militaires à Bamako.
72 heures plutôt, c’est en marge de la même session de l’assemblée générale des Nations Unies que le Président nigérien a, dans une interview, exprimé ses regrets de voir le Mali détenir des soldats ivoiriens confondus à de mercenaires.
Il faut aussi rappeler que dès le second coup d’Etat de mai 2021, le Président nigérien avait fustigé l’attitude des militaires qu’il dit avoir des déboires sur le terrain pour se rabattre à s’accaparer du pouvoir.
Si dans un Premier temps, Bazoum a affirmé que les Maliens, en détenant les soldats ivoiriens, ont payé l’Ivoirien Ouattara qui a pesé lourd pour la levée des sanctions contre leur pays, en monnaie de singe, il ne s’est pas non plus privé de commenter la situation sécuritaire dans le nord du pays.
Dans ses propos, le Président Bazoum n’a pas exclu une éventuelle occupation de la ville stratégique de Ménaka par l’EIGS. La goûte d’eau qui a fait déborder le vase ?
« Oui », répond une source proche de Kati qui ajoute que « le comportement de Mohamed Bazoum vis-à-vis du Mali est inacceptable ». Un raisonnement qui a visiblement poussé le Colonel Maïga à contrattaquer.
En plus de la France qu’il accuse de soutenir les terroristes dans le renseignement, le PM Maïga a fustigé le troisième mandat en citant nommément l’Ivoirien Ouattara comme le prototype de Chef d’Etat disqualifié à leur faire la morale.
Selon le Premier ministre par intérim, « M. Bazoum n’est pas un nigérien », et que par conséquent, « son comportement nous réconforte totalement dans notre constat », a-t-il asséné.
Alors que le Mali semble être déchainé contre même le Secrétaire Général de l’ONU (dont le le colonel Maïga dénonce l’immixtion dans un dossier bilatéral), le discours du Premier ministre qui retentit à Niamey et Abidjan comme l’expression de l’ingratitude, est pourtant bien accueilli à Bamako par les partisans de la junte au pouvoir. Les jours prochains seront forcément mouvementés, .
Madick Niang pour Malizine