La question est d’autant moins superflue que les hautes autorités semblent déterminées à prendre la problématique à bras le corps et à plus haut niveau. Un récent conseil des ministres s’est en effet soldé par la décision de rompre les contrats de toutes les entreprises défaillantes dans l’accomplissement des engagements auxquels ils ont souscrit en la matière. Il faut dire que ce sont des dizaines de milliards de nos francs qui quittent les poches des usagers, via les tickets de péage, pour servir à l’entretien des routes, ainsi doté des ressources les plus pérennes. Les contrats y afférents sont toutefois galvaudés, mal exécutés ou tout simplement inexécutés par des prestataires sélectionnés au gré de la collusion d’intérêts avec leurs prébendiers tapis dans le système et aux dépens du service public. C’est pourquoi leurs tâches se résument le plus souvent au revêtement des voies urbaines et interurbaines par des matériaux qu’avale la première vague pluvieuse de l’instant d’après. Ces prestataires et leurs prébendiers se remplissent ainsi les poches et les usagers rongent leurs freins et amortisseurs dans les innombrables nids de poules qui résistent à chaque bombardement budgétaire annuel. Manifestement, la mise en demeure des autorités aux attributaires véreux de marchés d’entretien routier est un espoir inédit d’inversion de cette tendance.
Quand les voisins ivoiriens se marrent
Le bras de fer entre autorités maliennes et ivoiriennes perd en ampleur dans les accusations réciproques mais n’a de cesse d’alimenter la rivalité entre leurs opinions respectives. À défaut de pouvoir jubiler la libération de leurs 46 militaires toujours détenus par la justice malienne, la partie ivoirienne s’en donne à cœur-joie, à coups de diatribes sur l’état dans lequel la crise institutionnelle et sécuritaire a plongé le Mali. Sur les réseaux sociaux, les railleries vont bon train notamment sur le décor insalubre qui défigure la capitale malienne et surplombe sa réputation de ville coquette. Les images des tas d’ordures amoncelés en plein cœur du marché abondent sur les plateformes ivoiriennes et se partagent par millions pour marquer le fossé qui sépare la Côte d’Ivoire d’Alassane Dramane Ouattara et le Mali. En dépit des bonnes volontés qui se sont manifestées pour juguler le phénomène, les traces sont restées indélébiles et l’allure des partages paraît très gênante actuellement pour les Maliens résidents en Côte d’Ivoire. À un point tel que les appels téléphoniques en provenance de ce pays voisin n’ont de cesse d’affluer pour s’assurer de l’ampleur réelle de l’insalubrité dans leurs contrées d’origine. Une amertume quand même moins nocive et angoissante que si la rivalité prenait une tournure xénophobe.
Rassemblées par la Rédaction
Le Témoin