Face à l’arrestation et à la détention des étrangers en Guinée Equatoriale dont des Maliens, la communauté malienne vivant dans ce pays lance un cri de détresse aux autorités de la transition. Les conditions de détention des personnes arrêtées sont très pénibles.
Dans deux audios circulant sur les réseaux sociaux, la communauté malienne vivant en Guinée Equatoriale appelle le gouvernement à intervenir pour mettre fin à son calvaire. « Je demande à toute la communauté de faire en sorte que nous atteignions le Consulat. Pour que la situation que nous traversons actuellement puisse être apaisée car nos frères et sœurs souffrent extrêmement. Ils n’ont même pas de quoi manger. Personne ne connait l’issue de cette situation qui est en cours…On ne peut avoir accès au papier demandé…Il y a beaucoup de ressortissants qui cherchent à partir, mais ils ne peuvent pas. Ce qui peut nous sauver, c’est notre gouvernement. Il faut, à travers le Consulat et l’Ambassade, affréter un avion pour rapatrier ceux qui ont envie de rentrer », fait savoir ce ressortissant malien sous anonymat.
« Moi c’est Mamady Camara. Je suis un Malien vivant en Guinée Equatoriale. En fait, ils ont commencé des contrôles de papier. Il est vrai, dans tous les pays, qu’on est exposé aux arrestations dès lors que nos papiers ne sont pas en règle. Mais ici, on se fait arrêter même si on a son passeport et ses papiers au complet. Les enfants, les vieux, les femmes enceintes, personne n’est épargné. Ils ont arrêté, il y a quelques jours, des gens pour 3 jours de détention. Moi-même j’en faisais partie alors que j’ai un passeport et un visa. Comme on était trop nombreux, ils nous ont divisés en deux groupes. Mon groupe a été amené dans un poste de gendarmerie, et nous avons été détenus dans des conditions très pénibles, presque inhumaines. Nous étions plus de 40 personnes dans un petit coin de 20 cm. Nous n’avons rien mangé. Certains commençaient à tomber malade. Nos autorités peuvent parler à leurs homologues de la Guinée Equatoriale pour leur dire de nous donner à boire….»
Dans un appel téléphonique en direct de l’émission « Renouveau matin » du jeudi 27 octobre 2022, Moussa Traoré, un malien résidant à Bata, donne quelques détails de cette opération. « Depuis le jeudi dernier, ils avaient fait un communiqué pour dire à tous les étrangers de se régulariser. Le papier s’obtient jusqu’à Malabo. Par exemple, si 30 personnes font leur demande de papiers, 5 à 10 personnes au maximum obtiennent une réponse favorable. Et à un moment donné, l’endroit était carrément fermé. Certains ont reçu leurs papiers, d’autres non ».
Il appelle les autorités maliennes à faciliter l’accès aux papiers pour que les maliens puissent être dans les normes afin d’éviter les détentions arbitraires.
Comment Pr Dioncounda Traoré a géré un problème similaire
Cette situation en Guinée équatoriale est inédite. Car si, comme en Angola voisine, l’immigration clandestine est considérée comme un crime et punie comme tel, les étrangers en situation régulière n’avaient jusque-là, aucun souci à se faire. Alors, questions : cette nouvelle donne concerne-t-elle les Maliens exclusivement ? Si oui, pourquoi ?
En 2013, Pr Dioncounda Traoré avait dépêché son ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine d’alors, Mme Traoré Rokia Guikiné, auprès des plus hautes autorités des deux pays cités pour obtenir des faveurs aux résidents maliens du fait des difficultés exceptionnelles de leur pays d’origine. Les deux présidents ont été réceptifs au message et mieux, ont fait des dons au Mali pour mieux exprimer leur solidarité
Source: Le Challenger