Le prix de certaines denrées alimentaires prennent le large à perte de vue et compliquent le quotidien de nombreuses familles modestes ou démunies. Le phénomène n’est qu’en partie imputable à la crise mondiale, qui ne saurait toutefois l’expliquer dans l’ensemble de ses dimensions et contours. Il s’agit notamment des répercussions de la pandémie du Coronavirus et – plus récemment encore – de la guerre en Ukraine, qui ne sauraient valoir que pour les seuls produits importés.
Or comble les produits locaux ne sont guère épargnés par un phénomène apparemment et qui commence à excéder la résilience des consommateurs au point de ne plus retenir leurs inquiétudes.C’est le cas, par exemple, de Mariam Koné, ménagère, pour qui le règne de l’opportunisme a fait perdre aux Maliens tout sens de la compassion les uns envers les autres. «Je n’arrive pas à comprendre qu’aujourd’hui les produits importés et ceux du Mali se vendent au même prix. Chez moi à Kati le kilo du sucre est vendu à 750 voire 800 francs CFA selon les boutiques, alors que le gouvernement a publié une grille où il ne doit pas dépasser les 550 francs le kilogramme. J’ai tenté de joindre le numéro vert instauré contre les contrevenants en vain et à chaque fois je tombe sur le répondeur», a-t-elle protesté.
Pour sa part, Rachid Haïdara implore le gouvernement de trouver une solution au plus vite à la vie chère, au risque de laisser le pire reste s’installer, à un moment où les récoltes sont brûlés par terroristes dans certaines localités. «Si la popote était à 2000F, de nos jours il est passé à 3000 francs tant le prix des condiments a grimpé sur les marchés. Le problème est que même les aliments qui sont produits au Mali sont super chers», a-t-il averti. Même dépit du côté de Moussa Dia qui dit ne s’explique pas également comment on en est arrivé à cette situation. «Je peux comprendre que les produits importés puissent coûter plus cher, mais pas pour des produits locaux comme la pomme de terre qui coûte 700 francs à Bamako alors qu’à Sikasso elle est vendue à la moitié de ce prix pour la la même quantité. Et d’inviter à la solidarité pour faire face à la situation.
«Il est certes compréhensible que le problème que nous traversons soit universel, mais tout aussi inadmissible que des produits issus de nos terres (tomate, sucre, pomme de terre et même le piment a augmenté) soient tout aussi chers », s’étonne Assane Boly en interpelant les autorités sur un tel paradoxe.
Aly Poudiougou
Source: Le Témoin