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Le gouvernement de la transition : Entre la réforme et la révolution !

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Patriote, Ibrahim Maka Keïta l’est. Jeune, il regarde l’avenir avec espoir, mais non pas avec sans appréhensions. Il s’inquiète donc, dans l’article qui suit, de ce qu’il considère comme des défaillances dans la gestion du quotidien national et de l’envahissement de l’appareil d’Etat par des opportunistes coupables de bien de dysfonctionnements qui ont condamné le régime passé et provoqué sa chute. Il plaide pour que les patriotes qui ont juré de protéger la transition soient les vrais acteurs de la refondation.Le peuple malien, dans sa globalité, a opté pour la révolution contre les puissances étrangères en raison de leurs politiques criminelles et pour la souveraineté nationale et le bien-être social. C’est dans cette optique que nous avons soutenu le Président Assimi Goïta et son gouvernement et avons enduré et continuons d’endurer toutes les misères pour la réalisation duchangement tant prôné et tant attendu par le peuple malien.Force est de constater que ce peuple ne se retrouve plus dans la récente gestion des affaires internes du pays : la flambée injustifiée des prix des denrées alimentaires due à l’incapacité des ministères du commerce et des finances à jouer pleinement leur rôle, et à la mauvaise foi de certains grands opérateurs économiques appartenant au système que nous prétendons combattre ; l’absence quasi totale de la justice, d’où l’injustice qui bat son plein dans presque tous les domaines, surtout fonciers; le maintien dans nos administrations de ceux qui ont contribué à travers leur mauvaise gestion et actions répréhensibles à la chute de l’ancien régime, qui maintiennentpourtant aujourd’hui le pays dans le chaos et pérennisent le système que nous prétendons combattre. Tels sont, quelque peu résumés, les fléaux qui gangrènent toujours le bon fonctionnement de l’Etat et compromettent à court et long terme la marche en avant de notre pays.

 

Or, nous nous sommes jurés de protéger la transition, y compris contre nous-mêmes s’il le faut, car elle est l’ESPOIR de tout un CONTINENT, voire de tous ceux qui partout se battent pour la LIBERTÉ, mais nous sommes navrés de constater que certains de ceux qui tiennent certains postes stratégiques ne sont pas dans la même logique et qui profitent de la confiance et de l’estime que porte le peuple au Président Assimi Goïta pour parvenir à leurs fins sordides. Telle une action mûrement réfléchie, ils font tout chaque jour pour frustrer davantage ce peuple qui endure pourtant l’insupportable. Le peuple malien, dans sa globalité,s’est battu pour le changement total, pour la RÉVOLUTION et non pour une RÉFORME qui serait la forme “hypocrite” de gérer avec souplesse et tendresse avec ceux qui sont nuisibles à notre combat et pour écarter, jusque-là, ceux qui se sont battus et se battent corps et âmes pour la souveraineté nationale. LA RÉVOLUTION ne peut être menée que par les RÉVOLUTIONNAIRES, hostiles aux compromissions et capables de s’assumer face au système de prédations et non ceux qui le caressent et qui ont toujours été un frein à l’aboutissement de notre lutte. Le gouvernement de la transition ferait, mieux une fois de plus, d’écouter son peuple car la politique interne est dans une grande impasse et le peuple ne s’y reconnaît plus. Comme l’a dit notre Camarade Thomas Sankara : ” Le révolutionnaire doit être un perpétuel pédagogue et un perpétuel point d’interrogation. Si les masses ne comprennent pas encore, c’est de notre faute. II faut prendre le temps d’expliquer et le temps de convaincre les masses pour agir avec elles et dans leurs intérêts.

 

 

 

Si les masses comprennent mal, c’est encore de notre faute. Et il faut rectifier, nuancer, il faut s’adapter aux masses et non vouloir adapter les masses à ses propres désirs, à ses propres rêves. Les révolutionnaires n’ont pas peur de leurs fautes. Ils ont le courage politique de les reconnaître publiquement car c’est un engagement à se corriger, à mieux faire. Nous devons préférer un pas ensemble avec le peuple plutôt que de faire dix pas sans le peuple. »

 

Ibrahim Maka Keïta

 

 

Source: Le National

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