Notamment pour des faits présumés de corruption et de détournement de deniers publics commis sous le régime de l’ancien président guinéen, reversé en septembre 2021.
Le ministre de la Justice guinéen, Charles Wright, a, dans une correspondance, jeudi 3 novembre, demandé aux procureurs généraux « d’engager des poursuites judiciaires » contre des « personnes morales et physiques », dont l’ancien Président Alpha Condé et 187 autres personnalités ayant servi la Guinée (Conakry) sous son règne.
Ce sont au total 188 anciens cadres de l’Etat, dont l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory, l’ex-ministre de la sécurité, Camara Damatang et Mohamed Lamine Condé, ex chargé de mission à la présidence qui se trouvent sur la liste du ministre de la Justice.
Le ministre guinéen de la Justice, Charles Wright, a souligné dans sa correspondance adressée aux procureurs, que c’est sur la base « des présomptions graves et concordantes de corruption, d’enrichissement illicite, de blanchiment d’argent, de faux et usage de faux en écriture publique, de détournement de deniers publics y compris la complicité que les comptes des personnes mises en cause ont été gelés pour éviter toute dissimulation des preuves financières qui peut être préjudiciable aux procédures d’enquête, d’instruction et de jugement ».Le garde des sceaux de la Guinée a estimé qu’il était « impératif » d’ouvrir des enquêtes judiciaires pour élucider l’origine des fonds de ces différents comptes, sans que cela ne porte préjudice au dégel, lorsqu’il sera établi de manière contradictoire que ces comptes sont exempts de toutes présomptions d’enrichissement illicite, de détournement de deniers publics au détriment du peuple de Guinée qui subit des conséquences néfastes de pauvreté, de chômage notamment.
Le 4 mai dernier, la junte avait aussi annoncé des poursuites contre l’ancien président Alpha Condé et une trentaine d’anciens hauts responsables sous sa présidence, notamment pour assassinats, actes de torture et enlèvements.
Parmi les personnalités visées par les poursuites et figurant sur une liste, se trouvent, outre Alpha Condé renversé par les militaires en septembre 2021, un ancien président de la Cour constitutionnelle, d’anciens présidents de l’Assemblée nationale, un ancien Premier ministre et nombreux anciens ministres, députés et responsables des services de sécurité.
A la tête d’un corps d’élite de l’armée guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya a pris le pouvoir le 5 septembre 2021 en renversant le président Alpha Condé.
Depuis le coup d’État de septembre 2021, le colonel Doumbouya s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus, assurant en prenant le pouvoir qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières », mais que la justice serait la « boussole » du pays.
AA / Yaoundé / Peter Kum
aa.com