Dans la Commune urbaine de Kati, les populations n’en peuvent plus de voir les élus locaux, prédateurs d’espaces publiques, bonimenteurs, jouir du patrimoine communal comme des vautours autour d’une charogne. Les pauvres populations en ont marre de l’injustice, de l’impunité et des complicités régnantes.
À la mairie de Kati, la réalité est incroyable et révoltante. Le maire et certains conseillers communaux constituent un véritable club qui n’a d’égal que la mafia italienne. Leurs actions et réactions dépassent tout entendement. Sans foi, ni loi, ils sont sans compassion à l’égard des vaillantes populations, des pauvres et courageuses veuves, mères de familles, vendeuses et ouvriers qui passent les journées entières sous un soleil de plomb, la pluie et les intempéries de toutes sortes dans les marchés et le long des rues de la ville. Ces pauvres femmes et hommes sont souvent sur pieds dès l’aube pour chercher la pitance journalière, aider les époux, envoyer les enfants à l’école. Ces pauvres femmes et hommes s’acquittent des taxes en ignorant qu’une poignée de personnes logées à la mairie depuis des années construisent des bâtiments, s’amusent, pavanent en véhicules de luxe sur le fruit de leurs labeurs.
Les villageois sont spoliés de leurs terres par un tour de passe-passe dont seuls les magiciens ont le secret. La situation a atteint un tel niveau qu’on est tenté de croire ceux qui affirment que ces élus bénéficient de complicités et de protections au sein de l’administration et de la justice. Le Maire a eu à dire au syndicat qu’il est bien adossé. Ces élus ont érigé ce qu’ils appellent «le social» en système de corruption, de clientélisme, de copinage et de gestion communale. Leur séjour en prison (suite à une plainte du premier adjoint contre le Maire) les a endurcis et encouragés dans leurs sales besognes au détriment du patrimoine communal.
Pour ces politiciens, seuls comptent leurs profits. Les prolongations des mandats des élus communaux décidées par l’administration ont été des occasions en or offertes à ces élus pour chercher comme des morts-de-faim à se faire le maximum d’argent le plus vite possible, en vue des élections à venir. Les derniers actes posés par le Maire et certains de ses conseillers relèvent de l’irresponsabilité et du «je m’en fou, les chiens aboient la caravane passe».
Le premier de ces actes a consisté à effectuer un voyage de trois jours en France, courant septembre 2022, coûtant semble-t-il la somme de 11 millions de Francs CFA pour une formation que des Institutions maliennes, des syndicats et ONG organisent régulièrement à Bamako. Au moment où nos élus locaux dilapidaient cette somme (11 millions FCFA) pour voir la Tour Effel, les déchets envahissaient les rues et les marchés de la ville. Les engins de la voirie étaient à l’arrêt (dont un pour une facture de moins de 500.000 CFA) ou en panne sur des chantiers privés. Le deuxième acte a consisté au morcellement de 600 hectares à Kati-Farada en violation des procédures règlementaires. Vingt et neuf (29) parcelles de ce morcellement ont été distribuées à des villageois qui ne sont même pas de la localité. Le Conseil communal a entériné l’acte sordide, chacun s’attendant à recevoir sa part du butin.
Rappelons que les présumés coupables ou présumés innocents (en liberté provisoire) avaient été emprisonnés, en juillet 2021 pendant plus d’un mois suite à une plainte du premier adjoint contre le Maire. Le premier avait d’abord adressé au Maire Yoro Ouologuem, une lettre lui demandant le «remboursement de la ressource affectée par l’ANCIT pour la période 2017» portant sur la somme de 50.782.585 F CFA.
Il a rappelé au Maire la lettre en date de janvier 2018 par laquelle ce dernier s’engageait à rembourser ladite somme. Les trois (03) rapports de conciliation datant respectivement du 30 janvier 2018, du 05 Février 2018 et du 09 octobre 2018 du Syndicat de la mairie éclairent sur la situation. Le premier adjoint a ensuite adressé au procureur du Pôle économique, une plainte contre le Maire pour «détournement de fonds publics portant sur la ressource affectée par l’ANICT)». Il joint à cette plainte des pièces portant notamment sur «la lettre que le syndicat des travailleurs de la mairie de Kati a adressée au Directeur de l’ANCIT» et «la réponse de ce dernier audit Syndicat».
De 2017 à 2021 le patrimoine de Kati a été une vraie mangeoire pour ces élus et leur clientèle : près de 1.020 parcelles de terrain attribuées par le Maire sans quittances enregistrées pour un total de plus de 130.590.000 FCFA; en 2021, les droits n’ont perçus relatifs aux transferts de 600 parcelles pour un montant de près de 67.500.000 F CFA.
Le 26 novembre 2021, le syndicat avait écrit au Maire et à son deuxième adjoint, demandant le remboursement des frais afférents aux attributions et transferts de parcelles de terrain dans la commune pour un montant total de 198.090.000 F CFA.
Le 13 décembre 2021, les Katois apprendront que le premier adjoint qui a combattu le maire (des émissions radio et des écrits dont un livre rouge en témoignent) pendant près de cinq (05) ans s’est retrouvé avec ce dernier au Gouvernorat de Koulikoro pour fumer le calumet de la paix. La monnaie d’échange a été l’attribution du «service assainissement de la mairie au premier adjoint». Ainsi, le partage de gâteau, en règle à la Mairie de Kati prouve au grand jour la nature mafieuse de la gestion de la commune de Kati. C’est à Kati que nous voyons des Conseillers communaux rouler en véhicules de luxe, des collecteurs de taxes réaliser des bâtiments à plusieurs millions, le gérant du cyber café de la mairie (fournisseur attitré de la Mairie) distribuer des millions de francs CFA lors des réjouissances. Les anomalies inqualifiables dans la gestion du patrimoine de la commune résident aussi dans les marchés attribués de gré à gré à un seul partenaire qui n’est autre que le gérant du cyber café de la mairie devenu entrepreneur, spécialiste dans tous les domaines.
Le 30 octobre 2021, l’Association Citoyenne pour le Développement Intégré du Mali (dont le combat pour la bonne gouvernance a commencé contre la vente par la mairie de la parcelle réservée au Centre culturel de Kati à la BMS-SA), a adressé une lettre au Maire, avec ampliations aux autorités administratives et sécuritaires idoines. Elle demandait des éclaircissements sur les emprisonnements et libérations des quatre élus communaux.
Convaincu de la puissance de la protection dont il bénéficie au sein de l’appareil judiciaire, le maire a ignoré la requête qui relève pourtant du droit de tout citoyen de demander des comptes au gestionnaire de la commune. Lors d’une réunion à la préfecture de Kati, le porte-parole du coordinateur des chefs de quartier a informé que ces derniers sont intervenus auprès des autorités compétentes pour faire libérer les quatre larrons en foire au motif «qu’il n’est pas séant de voir une ville sans responsable». Dans quel monde sommes-nous où les chefs coutumiers font fléchir la justice ? Les interventions font parties d’une méthode sciemment mise en place par les acolytes pour faire avaler les couleuvres des actes rocambolesque des élus. Le discours de la méthode est: «Vous avez raison, mais la situation du pays nous commande le calme. Patientez, la fin de leur mandat est pour bientôt».
Les élus bonimenteurs justifient leurs actes mafieux par le fait que le Conseil communal aurait accordé au Maire «l’autorisation de dispense». Ce dernier peut donc dispenser toute personne de son choix du paiement des frais afférents aux actes établis à la Mairie de Kati. C’est là que se cache l’astuce pour mieux servir la clientèle politique, corrompre en distribuant des terrains à qui on veut. Le Maire prend de l’argent auprès de ceux qui ne font pas parties de la clientèle. Il a eu à demander clairement et sans ambages, de l’argent à un ancien élu de la commune qui nous l’a confirmé publiquement. Il lui arrive de se confier à certains conseillers sur ses largesses à l’ endroit de personnalités. Auprès de combien de personnes ce Monsieur a-t-il pris de l’argent contre sa signature. À combien de personnes a-t-il offert des parcelles pris aux pauvre paysans ? Un pèlerinage à la Mecque avec de tel argent est simplement du tourisme qui conduira directement l’intéressé en enfer. Nos élus bonimenteurs de la mairie de Kati qui raillaient le «Mouvement Asso Kati-Ko» pour avoir placé son lancement sous le thème: «Soutien à la transition», sont devenus, tels des caméléons de grands défenseurs de cette même transition.
Aujourd’hui, ils tentent de s’approprier les projets d’aménagement de stades, de routes que la transition est en train d’initier à Kati. Le ridicule ne tue plus. Le Mali Kura que le peuple appelle de tous ses vœux ne se réalisera pas avec des hommes politiques de la trempe de ceux qui logent à la Mairie de Kati depuis les temps immémoriaux. Si les plus hautes autorités ne prennent pas leurs responsabilités face à la situation qui prévaut à Kati, le mouvement populaire en cours s’imposera comme moyen de justice. Des Associations, des syndicats et des Organisations non-gouvernementales (ONG) de la Commune ont posé des actes aboutissant à la création du «Mouvement Asso-Kati Ko». Le mouvement est en train de s’élargir pour une gouvernance locale crédible à Kati./.
Le Président du Mouvement Asso-Kati-ko
Prof. Yoro DIALLO
Inter de Bamako