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MINUSMA : Mission de stabilisation ou de déstabilisation ?

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Le Minusma a été prorogé, le 29 juin 2022. En principe, cette mission est appelée à rester au Mali jusqu’en juin 2023. Fort d’un effectif pléthorique de plus de 14 000 hommes (militaires, policiers et personnel civil) et d’une impressionnante armada de guerre (avion, hélicos, engins blindés et drones), cette mission onusienne assiste impuissante aux massacres des populations maliennes, à la destruction des villages. S’y ajoute l’occupation des localités maliennes par des meutes de terroristes. Conséquence : des voix s’élèvent de plus en plus au sein de la population malienne pour réclamer de la mission.

Le Mali se délite sur le plan sécuritaire. La situation sécuritaire, qui sert de prétexte à la présence sur son sol aux forces étrangères, semble s’enliser. D’où de nombreuses questions qui reviennent en boucle à Bamako : Pourquoi la Minusma ne s’implique-t-elle pas dans la protection des populations maliennes ? Pourquoi cette mission ne s’engage-t-elle pas pour lutter contre le terrorisme ? Pourquoi n’assiste-t-elle pas les FAMA pour libérer les localités maliennes occupées par des djihadistes ? Que fait la Minusma contre des groupes terroristes comme Aqmi, GSIM, l’EIGS et autres qui se sont implantés dans le nord du Mali ? La Minusma est-elle au Mali pour sécuriser le pays ou faire du tourisme ? Ce sont là autant de questions qui reviennent aujourd’hui sur les lèvres des maliens.

 

 

Il ne se passe plus de semaine sans que des populations civiles innocentes ne fassent l’objet d’attaques barbares de la part de groupes armés qui souvent se déplacent en grand nombre malgré la présence des avions et drones des Nation-Unies. Des villages Ogossagou, Sobane Da, Ganganfani ont été détruits et leurs populations massacrées sous le nez des soldats onusiens. Pour toutes ces raisons et face à l’inertie de la mission la population malienne exprime sa colère et réclame son départ. A Bamako et plusieurs localités de l’intérieur, des manifestations deviennent fréquents pour exiger le retrait de ces soldats envoyés sur notre sol. Ailleurs, du côté des autorités l’on indique que ce départ n’est pas à l’ordre du jour actuellement. Cependant, Bamako demande à l’ONU beaucoup d’amendements dans le mandat de la Minusma. Aussi, le Mali par la voix du Premier ministre n’acceptera plus que la Minusma sert de couverture à certains pour des « missions d’espionnages » et/ou de déstabilisation ».

 

En attendant, de nombreuses sont posées : Pourquoi ne pas étendre le volet « Protection des civils et stabilisation » du mandat de la MINUSMA à la lutte contre le terrorisme ?

 

Des qui demeurent sans aucune réponse. Il faut préciser que la Minusma est la neuvième mission avec un mandat de protection des civils. Elle est autorisée à prendre tous les moyens nécessaires pour assurer la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques. Cette responsabilité s’entend comme complémentaire de celle de l’Etat hôte, qui a la responsabilité première de la protection de sa propre population.

 

Et aujourd’hui, les maliens s’interrogent : la Minusma est-elle devenue une mission de déstabilisation du Mali ?

 

Mémé Sanogo

 

Source: L’Aube

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