Des Katois, des centaines, ont demandé, le mardi dernier, l’éviction du leader du mouvement Yèrèwolo Debout sur les remparts Adama Ben Diarra, du CNT. La cause : ses récentes prises de position contre la transition, notamment dans l’affaire des budgets du CNT et de la Présidence de la République et dans l’affaire du port obligatoire des casques. La réaction des soutiens de membre du CNT n’a pas aussi tardé. Une guerre ouverte entre deux soutiens à la transition. Guerre qui ne servira que les ennemis des autorités de la transition.
A Kati, des centaines de jeunes se réclamant de soutiens à la transition ont fait porté au membre du CNT, Adama Ben Diarra, le chapeau d’un « ennemi » de la transition. Ils ont même réclamé son éviction de l’organe législatif de la transition à travers un meeting.
En effet, à travers des slogans tels que : « Halte à la manipulation : Ben la jeunesse de Kati a tout compris », « Ben sans cerveau », « nous voulons le départ de Ben sans cerveau », « Ben dégage », des manifestants ont fustigé la prise de position actuelle de celui que les intimes appellent Ben le Cerveau. Montage pour nuire Ben le Cerveau ou réalité ? On ne saurait le dire, mais un vocal qui lui est attribué a aussi présenté par ses adversaires comme une raison de le combattre.
Cette manifestation grandiose et la fuite de son audio ont été précédées par des dénonciations virulentes contre Ben le Cerveau sur les réseaux sociaux.
La contre-manifestation des soutiens de Ben le Cerveau
Quoi qu’on dise, Adama Ben Diarra a pu se faire une très grande popularité au sein de la population. A travers son mouvement « Yèrèwolo Debout sur les remparts », il est considéré comme un « pion » des militaires au pouvoir. Il est considéré comme celui-là qui est dans les « secrets » du pouvoir. Il a des soutiens inconditionnels qui sont, eux aussi, sortis pour exprimer leur soutien à l’enfant de Kati.
Lors de ladite manifestation, Ben le cerveau a sonné le temps de la clarification. Il a d’ailleurs demandé un rassemblement de toutes les forces du changement. « Retrouvons-nous pour continuer à sauver l’essentiel qui est le Mali. Des trahisons se préparent contre le Mali à l’intérieur et à l’extérieur. Je lance un appel à toutes les forces du changement, notamment le M5-RFP, le Fusi-Mali, la vision Bouyé, CDM, Corema… pour un rassemblement le samedi 19 novembre à Koulikoro », a-t-il lancé entendre. « On va penser à comment faire pour que l’ancien système ne reprenne pas le pouvoir et que l’ennemi extérieur ne gagne sur le pays. Continuons à sauver la révolution. Continuons à protéger la transition ».
Pendant que ses adversaires le considèrent comme un ennemi à la transition et aux autorités en place, Ben déclare : « Nous avons sauvé Assimi, nous le sauverons aujourd’hui et nous le sauverons demain pour le bien-être des populations africaines. Ce sont les hommes de détail qui aiment les détails. Partout nous soyons, on va continuons à sauver la patrie ».
Ce qu’il faut éviter
A en croire certaines sources, Ben le Cerveau s’est trompé concernant la prétendue hausse du budget de la présidence de la République et du CNT. « Beaucoup d’amalgame au sujet du budget du CNT. Au budget initial 2022, le CNT avait un budget de 12 459 182 000 F CFA. Au niveau du budget rectifié en 2022 suite aux sanctions, le ministère de l’Économie et des Finances avait gelé des fonds du CNT estimé à 3 577 761 000 F CFA. Quand l’activité économique a repris progressivement, le ministère de l’Économie et des Finances a jugé utile de remettre à la disposition du Conseil national de transition à peu près de 2 milliards et quelques pour qu’on puisse faire face aux charges. On a tout simplement été mis dans nos droits », a expliqué, au micro de studio Tamani, le membre de la commission finance du CNT. Si cette affirmation d’Amadou Albert Maïga est vraie, c’est que Ben s’est trompé. Il aurait pu chercher à savoir la vraie information avant d’aller sur les médias. Il aurait pu aussi interpeler les ministres en question. Même s’il n’est pas écouté, il aura accompli sa mission en tant que membre du CNT.
Mais cette sortie mérite-t-elle tout ce combat contre lui ? Non. Ceux qui demandent sa démission rendent ils service à la transition ? Non également. En le chassant du CNT, on grossit les rangs des adversaires de la transition qui a plutôt besoin de l’union des Maliens.
Boureima Guindo
Source: Le Pays