À l’absence d’un Premier ministre de poigne, les peureux sortent de leurs trous de rat. Ils chantent, ils dansent, ils crient et gambadent. Dans cette atmosphère d’ivresse, ils tirent à boulets rouges sur tout ce qui bouge, y compris les intérêts vitaux de leur propre pays. Et pour se faire entendre, ils se sont faits attacher les services des spécialistes aux analyses biscornues et biaisées pour détourner et démoraliser le peuple malien de son vrai combat de reconquête de sa souveraineté nationale, mise sous tutelle étrangère, depuis le 8 juin 1992, par les pseudo-démocrates.Dans leur haine viscérale contre les autorités de la transition, des insatisfaits, contestateurs éternels, vendeurs d’illusions et les démocrates voleurs en perte de vitesse affûtent leurs armes. Ils multiplient déclarations, publications de communiqués de presse, rencontres et visites pour se mettre en ordre de bataille, afin de se refaire une santé politique sur les points faibles de la transition.
Pour arriver à leurs fins diaboliques et personnelles, ils font recours aux micros de certaines radios, des plateaux de télévision pour happer une population indécise. Malheureusement, ces médias, contrairement à leur mission d’information, d’éducation et de formation, propagent la haine, accentuent la division entre les Maliens pour servir les intérêts d’une minorité oligarchico-clanico religieuse, en intelligence avec les ennemis du Mali.
L’agitation socio-politico religieuse à laquelle nous assistons ces dernières semaines est due en grande majorité au mauvais choix des hommes, appelés à donner une réponse concrète aux aspirations profondes d’un peuple trahi par des hommes politiques qui se sont servis au nom de la démocratie importée. Hormis les militaires au sein du gouvernement qui ont vite compris les enjeux de la menace qui plane sur l’existence même du Mali en tant qu’État, on note la déception chez les ministres civils. On ne sent aucune volonté politique de leur part à faire bouger les choses dans leur département. Les plus en vue dans ce gaspillage des fonds publics se nomment les ministères de l’Industrie et du Commerce, du Développement rural. Le premier, malgré les subventions et exonérations accordées à des opérateurs économiques pour acheminer des produits en grande quantité sur le sol malien, peine à maîtriser les prix des produits de grande consommation.
Conséquences: flambée des prix. Et le pire est que ceux qui ont failli à fournir le marché malien des produits de première nécessité ne sont pas inquiétés d’une éventuelle sanction. Quant au second, il a privé les paysans maliens d’intrants agricoles en attribuant le marché à des gens qui n’avaient aucune connaissance du monde rural et ne savaient même pas où trouver les engrains sur le marché mondial. En plus de cela, l’augmentation des budgets de la présidence, du Conseil national de transition (CNT) fait grincer les dents.
Ces défaillances dans la gestion gouvernementale donnent de la voix à tous ceux qui avaient décidé d’arranger leur langue, armes et bagages dans leurs trous de rat jusqu’à la fin de la transition. Ils chantent, dansent, crient et gambadent comme si la victoire est déjà de leur côté. Ils espèrent profiter de la grogne sociale en ébullition avec une série de grèves lancée par certains syndicats pour rebondir sur la scène politique.
On le sait, les démocrates voleurs sont spécialistes dans la récupération des mouvements sociaux dans le but de contraindre les régimes en place de satisfaire leurs désidérata pour accéder aux hautes fonctions de l’État (ministres, directeurs, ambassadeurs, chefs de projet et programme de développement…).
Et depuis la publication de l’avant-projet de la Constitution, des formations politiques pondent des communiqués pour se faire entendre. Dans leurs déclarations, elles demandent au gouvernement d’abandonner cet avant-projet, une manière de justifier leur présence sur la place publique. Alor qu’elles reconnaissent que la Constitution de 1992 a besoin d’un toilettage. On comprend leur inquiétude. L’avant- projet de Constitution ne protège plus les démocrates voleurs et leurs relais qui s’agitent dans d’autres espaces d’expression publique et avec lesquels ils veulent former une coalition pour créer le désordre dans notre pays pour uniquement préserver leurs intérêts personnels et nauséabonds.
Il n’est un secret pour personne que la Constitution de février 1992 était de la poudre aux yeux. Elle a servi à une bande de prédateurs de piller le Trésor public dans l’impunité la plus totale. Leur crainte, c’est la fin de l’impunité que leur accordait la Constitution de 1992, calquée sur celle de leurs mentors français pour bien se mettre à l’abri de la justice, malgré leurs crimes odieux contre le peuple malien. Toute cette agitation socio-politico-religieuse des insatisfaits, des vendeurs d’illusions et les démocrates voleurs est provoquée pour détourner et démoraliser le peuple malien du noble combat qu’il mène contre leurs maîtres à penser, c’est-à-dire les ennemis extérieurs de notre pays sans lesquels leur existence ne sert à rien.
Il est temps qu’ils intègrent les rangs de la lutte héroïque pour sauver notre pays, menacé de disparition. Au lieu de mener un combat perdu d’avance et dont l’objectif n’est autre chose que de mettre notre sous tutelle étrangère.
Yoro SOW
Source: Inter De Bamako