Le « Mali KURA » (le nouveau Mali), n’en déplaise aux détracteurs professionnels, est en marche. Les nombreuses actions salutaires que ne cessent de poser par les autorités de la transition dans tous les domaines sont suffisamment indicatives de la bonne marche en avant amorcée. Gouvernance, industrialisation, santé, transports, infrastructures, culture avec la mise en valeur des légitimités traditionnelles, etc. La solidarité qui est une valeur cardinale de notre société n’est pas oubliée. Un forum national sur la retraite, premier du genre, vient de se tenir afin de jeter les bases d’une retraite paisible pour les personnes du troisième âge. Le départ à la retraite pour bon nombre de Maliens était source de désespoir au regard des difficultés que beaucoup vivaient à la fin de leur carrière administrative et professionnelle. Pour échapper au calvaire de la retraite, certains, qui n’arrivaient pas à réduire leur âge pour rester en fonction, se retrouvaient même quotidiennement dans leurs anciens lieux de travail afin d’espérer obtenir des subsides permettant de subvenir à leurs besoins. Et pourtant, la retraite devrait être un moment de jouissance dans la tranquillité de plusieurs années de travail. Tel n’était pas toujours le cas, malheureusement pour beaucoup. La mise en œuvre des recommandations du forum national permettra de donner désormais un vrai sens à la retraite, c’est-à-dire permettre aux retraités de vivre dans la tranquillité, sans avoir trop à se soucier de la gestion de leur quotidien.
Placé sous la présidence du Premier ministre par intérim, Colonel Abdoulaye Maïga, le forum national s’est ouvert le 10 novembre. Il a été clôturé le 12 novembre par le ministre de la santé et du développement social, Mme Diéminatou Sangaré. Il a regroupé une centaine d’acteurs concernés par la question de la retraite. Durant trois jours, les participants se sont attelés à définir les axes des reformes paramétriques des régimes de retraite au Mali et ont planché sur des thèmes tels que les normes internationales relatives à la gouvernance des systèmes de retraite, l’état des régimes de retraite dans la zone cipres, les régimes de retraite gérés par de l’INPS, les régimes de retraite gérés par la CMSS, la problématique du financement des régimes de retraite, etc. Il faut souligner que ces régimes de retraite sont gérés par les deux établissements que sont la Caisse Malienne de Sécurité Sociale et l’Institut National de Prévoyance Sociale). Les deux structures fonctionnent essentiellement selon le mode par répartition basé sur la solidarité intergénérationnelle. Ce modèle, qui implique pour son financement d’effectuer des prélèvements sur les revenus des travailleurs actuels ou actifs afin de payer les retraités d’aujourd’hui, est reconnu pour être très sensible aux évolutions démographiques. Rien que pour ce volet, un changement de gestion des retraites s’imposait. Ainsi, à l’issue de trois jours d’intenses débats, les participants, composés de l’ensemble des acteurs concernés par la problématique de la retraite, ont examiné la situation des régimes de retraite au regard des risques auxquels ils sont confrontés, et formulé des propositions sur les questions essentielles liées à la gestion du risque vieillesse.
Recommandations issues du forum
Elles sont au nombre de dix-neuf. Il s’agit, entre autres, de mener une étude actuarielle sur le régime de l’assurance volontaire géré par l’INPS, procéder périodiquement à des études actuarielles sur les régimes en général et celui de la retraite en particulier, mettre intégralement en œuvre le régime de l’assurance volontaire, mettre en place un dispositif de recouvrement des cotisations INPS, réfléchir sur les financements innovants pour assurer la pérennité des régimes, renforcer la collaboration entre les structures en charge de la sécurité sociale, la direction nationale du travail et la direction générale des impôts, renforcer les activités de communication sur la sécurité sociale en général et les régimes de retraite en particulier, créer des emplois décents pour la viabilité des régimes de sécurité sociale basés sur le système de répartition, mener des études complémentaires sur l’emploi du secteur informel et agricole, initier les actions en lien avec les actions et en lien avec la politique de vieillissement afin de permettre aux personnes âgées de bien vieillir en bonne santé, organiser des campagnes de sensibilisation et de communication sur le système de retraite, etc. Des recommandations saluées par le ministre de la santé et du développement social lors de la clôture de l’atelier en ces termes : « Vous avez sans complaisance procédé à l’état des lieux des régimes de retraite gérés par les organismes de sécurité sociale du Mali ainsi qu’à l’identification des mécanismes à mettre en œuvre pour l’instauration des régimes de retraite complémentaire » Pour Mme Diéminatou Sangaré, les participants à l’atelier ont déblayé le chemin à travers «la formulation de pistes de réformes des systèmes de retraite au sein de nos organismes de Sécurité Sociale, la formulation de pistes d’extension de la couverture sociale aux autres acteurs travaillant dans les secteurs agricole et informel, etc. » La mise en œuvre de ces recommandations a déjà commencé quelques jours après leur formulation. En témoigne l’organisation de la première édition du mois de la Santé et de la Protection Sociale avec le slogan « Communiquer pour améliorer ».
Communiquer sur le secteur de la protection sociale est plus qu’une nécessité
L’une des recommandations phares du forum national sur la retraite est de « renforcer les activités de communication sur la sécurité sociale en général et les régimes de retraite en particulier ». C’est dans ce cadre que les autorités de la transition ont décidé d’organiser la première édition du mois de la Santé et de la Protection Sociale avec le slogan « Communiquer pour améliorer ». Le démarrage de cette activité a eu lieu le lundi, 21 novembre 2022, dans la salle de spectacle de 1000 places du Centre International des Conférences de Bamako. C’était sous la présidence du Premier ministre par Intérim, Chef du gouvernement, Colonel Abdoulaye MAIGA. Le mois de la santé et de la protection sociale a désormais pour but de contribuer à sensibiliser la population sur l’existence des structures et des instruments de santé et de protection sociale afin de leur permettre de mieux profiter des opportunités à travers les différentes prestations offertes. Dans ses propos, Colonel Maïga a indiqué que l’institution de ce mois s’inscrit en droite ligne des objectifs du développement durable car, malgré les efforts et les investissements, les indicateurs ne sont malheureusement pas à hauteur de souhait. Soulignant que le secteur de la santé et de la protection sociale regorge de beaucoup d’opportunités qui, par manque de communication, ne sont pas connues, le Premier ministre a félicité le ministre pour cette excellente initiative et a exprimé le souhait que ce cadre se pérennise. Toujours selon lui, ce serait l’occasion pour les acteurs de la santé et de la protection sociale, avec les partenaires techniques et financiers, de diagnostiquer les difficultés liées à la recherche de la santé dans le but d’y remédier. Par ailleurs, il faut noter que, parallèlement au lancement des activités du mois, des agents ont été récompensés pour leur professionnalisme et leur loyauté. Parmi eux, deux agents de la Caisse Malienne de Sécurité Sociale, Bréhima SANGARE et Mme Hawa KONE, ont reçu les honneurs de Mme le ministre et du Directeur Général de la Caisse Malienne de Sécurité Sociale (CMSS), Ichaka KONE.
Eric SY
Le National