S’est tenu le mardi 6 Novembre l’atelier de formation sur les Droits de l’Homme et journalisme d’investigation, organisé par l’Amnesty International Mali au profit des membres du Réseau des Droits de l’homme. C’était au siège de l’Amnesty International Mali, sis à Kalaban Coura.
Les membres du réseau des droits de l’homme ont été outillés par le bureau de l’Amnesty International Mali sur les fondements des droits de l’homme et journalisme d’investigation. Le module sur les droits de l’homme a été présenté par le paneliste Yaya Coulibaly alias Yascoul, journaliste et membre du bureau de l’Amnesty International Mali. Dans son exposé, il dira que le métier du journalisme est de donner la parole aux autres, leur permettre de s’exprimer. « Le public a droit à la vérité. Mais tout individu a droit à son honneur et à sa vie privée. En Europe et aux Etats-Unis, des lois très sévères condamnent la calomnie et la diffamation » a-t-il synthétisé. Avant d’ajouter que les journalistes doivent s’efforcer de donner les différents points de vue, notamment dans le cas d’une question controversée en matière sociale, politique ou économique.
A ses dires, l’information du public passe par la recherche de la vérité. Que la diffusion de certaines informations délicates peut déplaire à des personnes ou des organisations de toute nature. « Pour pouvoir rendre publique ces informations délicates, il faut parfois garantir aux personnes qui s’expriment la confidentialité de leur identité » a-t-il suggéré. Tout en précisant que dans de tel cas de figure, le journaliste doit protéger ses sources d’information.
Quant au deuxième module relatif au journalisme d’investigation, il a été abordé par le journaliste David Dembélé, membre de la Cellule Nobert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENEZO). Dans son exposé, il a fait savoir que le journalisme d’investigation consiste à effectuer un travail de recherche approfondie sur un sujet au moyen de documents mais aussi en rencontrant différentes sources d’information, et en recoupant les témoignages. Toujours selon lui, le journalisme d’investigation est un genre journalistique particulier qui révèle des affaires dissimulées de manière délibérée par une personne en position de pouvoir ou de manière fortuite. Pour cela, dira-t-il, il revient au journaliste devant une masse critique de faits et de circonstances, de procéder à leur analyse pour présenter au public tous les faits importants. Que le droit à l’investigation et à la diffusion libre et sans entrave de l’information constitue l’un des fondements du journalisme de qualité.
Toujours selon le paneliste, les techniques d’investigation sont autant utilisées par les journalistes spécialisés devant jongler avec les deadlines que par les journalistes d’investigation ayant des semaines pour enquêter sur un article. Mais, que le journalisme d’investigation implique de connaître une série de méthodologies qui peuvent mettre des années à être maîtrisées. La spécificité du journalisme d’investigation, selon David Dembélé, relève de l’enquête et les recherches systématiques, en profondeur et inédites qui exposent souvent des informations confidentielles,$.
« La définition du journalisme d’investigation, selon la déontologie du journalisme, implique également une indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques ou économiques, et une profondeur d’analyse qui résiste à la tentation de l’audimat ou à la course à l’exclusivité » a précisé M. Dembélé. C’est pourquoi, il estime que la liberté de la presse au Mali repose sur des instruments juridiques à revoir et élargir au journalisme d’investigation en raison de la spécificité que celui-ci revêt. Ce, pour la simple raison qu’aucune loi ne protège les journalistes d’investigation. A la différence de certains pays occidentaux.
En somme, cette formation a permis aux participants de cerner les contours des Droits de l’Homme par rapport au journalisme d’investigation.
Par Fatoumata Coulibaly
Le sursaut