L’Afrique-mais surtout sa composante francophone- est en train d’écrire une nouvelle page d’histoire. Désormais, les anciennes colonies françaises ont décidé de s’émanciper de la tutelle hexagonale afin de pouvoir prendre en main leurs destinées. La tendance est générale. Mais deux pays-le Burkina Faso et le Mali- se distinguent des autres. Sévèrement touchés par le terrorisme international, devenu endémique dans les pays du Sahel, ces deux Etats ont compris qu’ils doivent mener un même combat contre ce fléau.
Dans la sous-région ouest-africaine sahélienne, il s’est enraciné, depuis plusieurs années, un terrorisme transfrontalier appuyé par un banditisme de tout genre. Le Niger, le Nigeria, le Mali, le Cameroun, le Tchad et le Burkina sont confrontés aux affres des Groupes Armées terroristes (GAT). Les éléments des Forces de Défense et Sécurité comme les populations civiles en sont constamment leurs cibles. Mais le plus grave est que les GAT privent les Etats souverains du contrôle d’une grande partie du territoire national (60% pour le Burkina, 2/3 pour le Mali).
Si on y ajoute le nombre de déplacés internes dans ces pays et celui des établissements scolaires fermés, le tableau devient évidemment très sombre. Mais plus triste est encore que dans nos pays, à cause de la faiblesse ou l’inadaptation des forces de défense de sécurité, les Gouvernances dites démocratiques ont tendance à accepter la « normalisation » ou la banalisation de ces actes criminels. Lesquels menacent l’existence de nos Etats. Alors que les Forces militaires françaises (stationnées dans les pays sahéliens) n’ont guère pu rien faire pour éradiquer le terrorisme international.
D’où la volonté manifeste pour certains pays de se libérer du partenariat exclusif d’avec la France, imposé depuis l’accession de nos Etats à la souveraineté internationale. A ce titre, le Burkina Faso et le Mali, à travers l’éveil de leurs populations, ont connu, entre 2020 et 2022, des coups d’Etat dont les auteurs ont motivé leurs actes par la mauvaise gestion de l’insécurité.
A ce titre, la Transition malienne a décidé de la fin de la coopération militaire avec Paris. Ce qui a provoqué le départ de la Force militaire Barkhane du territoire malien. Depuis, l’armée malienne est incontestablement montée en puissance. Le Burkina Faso, ayant le même combat que le Mali, est certainement en train d’emboiter les pas de son voisin. La volonté des dirigeants des deux Transitions, de mettre en synergie leurs moyens pour ramener la paix et la sécurité dans leurs pays, est bien manifeste.
Toutefois, très humiliée d’être chassée du Mali, la France ne s’avoue pas vaincue. Puisqu’elle est en train de tout faire pour braquer les voisins de ce pays contre lui. Mais aussi et surtout, la France œuvre inlassablement à transformer sa crise entre le Mali, en une crise géopolitique qu’elle demande de tous ses vœux à impliquer l’ensemble du bloc occidental. Il faut donc que les pouvoirs malien et burkinabé fassent plus de vigilance !
Gaoussou Madani Traoré
Le Challenger