La gestion du Fonds Covid-19 au Mali, pendant l’exercice 2020 par le Directeur Général du Fonds de Garantie du Secteur Privé (FGSP-SA), Moustapha Adrien Saar et le Coordinateur du Projet Jigisemejiri, M. Mahmoud Ali Sako, n’a pas été transparente encore moins libre. D’où le lieu pour le Vérificateur Général d’adresser une dénonciation de faits à la Justice par rapport aux ressources, irrégulièrement, utilisée à des fins d’enrichissement individuels ou collectifs au détriment des besoins réels dans la lutte contre le Covid-19.Le FGSP et le Projet « Jigisemejiri » n’ont pas fait l’objet d’un appel d’offres, en vue de leur privatisation. Du moins, pas à notre connaissance. Mais tout porte à croire que dans la lutte contre la pandémie du Covid-19, au Mali en 2020, ces deux structures ont été victimes d’une OPA (Offre publique d’achat) qui ne dit pas son nom : elles ont été au service exclusif de leurs responsables qui n’ont pas respecté les dispositions conventionnelles, conformément, à leurs engagements avec l’État du Mali. Depuis, le FGSP et le Projet « Jigisemejiri », portent les germes de leur propre destruction.
Le Directeur Général du Fonds de Garantie du Secteur Privé, Moustapha Adrien Saar et le Coordinateur du Projet « Jigisemejiri », Mahmoud Ali Sacko, n’ont pas géré le fonds COVID-19, conformément aux dispositions de la convention. Du coup, ils doivent répondre d’une gouvernance qui frise le dol et la mauvaise gestion du denier public.
Succession d’irrégularités
Selon le rapport annuel 2021du Vérificateur général, le dirlo du FGSP, Moustapha Adrien Saar, n’a pas respecté les exigences de reddition des comptes conformément aux dispositions de la convention de gestion du fonds COVID-19. Il n’a pas fourni au département de l’Économie et des Finances les rapports trimestriels d’utilisations détaillées des fonds accordés et les reporting.
Par ailleurs, précise le rapport de vérification, le DG du FGSP a reçu de l’État malien, entre le 17 décembre 2020 et le 10 mai 2021, un montant total de 20 milliards de FCFA destiné au financement de la garantie des crédits bancaires en faveur des PME/PMI pour une durée de deux ans au cours de laquelle, il n’a traité que les dossiers de garantie de trois (3) entreprises sur les 2 000 prévues. Pendant ce temps, le Directeur Moustapha Adrien Saar, a signé des Conventions de Dépôts à Terme (DAT) à hauteur de 13,500 milliards de FCFA avec les établissements financiers soit un reliquat de 6,500 milliards de FCFA non encore utilisé.
Autres injonctions relevées par le Vérificateur dans la gestion du fonds Covid-19 au Mali : le Coordinateur du Projet « Jigisemejiri », Mahmoud Ali Sako, n’a pas reversé le reliquat du fonds COVID-19 non utilisé. Il a reçu du Trésor Public un montant total de 39 milliards de FCFA dans le cadre du programme de Transfert Monétaire d’Urgence à l’endroit des ménages les plus pauvres et vulnérables du Mali pour répondre aux effets de la COVID-19. Sur ce montant, indique le rapport, il a dépensé 8,902 milliards de FCFA dans le traitement et le transfert aux ménages ciblés soit un reliquat de 30,097 milliards de FCFA non encore utilisé. Comme si cela ne suffisait pas, indique le rapport du Vérificateur, le Coordinateur de « Jigisemejiri » a effectué des dépenses indues. Il a dépensé un montant de 25,20 millions de FCFA au titre des frais de transport des membres du Comité de Pilotage et du Comité Technique de Coordination alors que ce projet existait depuis 2013 avec son budget de fonctionnement propre. Depuis, le Projet «Jigisemejiri » croule sous la mauvaise gestion.
Face à ces irrégularités financières de plusieurs milliards de francs CFA au FGSP et au Projet de filets sociaux « Jiguisemejiri », le Vérificateur a saisi la Justice malienne, afin que le dirlo du FGSP, Moustapha Adrien Saar et le Coordinateur de « Jigisemejiri », Mahmoud Ali Sako, rendent à César ce qui n’est pas à eux. D’où leur situation inconfortable.
Youssouf Konaré
Source: Le Nouveau Réveil