La salle de conférence de l’école de maintien de la paix Alioune Blondin Beye sert de cadre depuis hier mercredi 7 décembre 2022 au symposium national sur les droits de l’homme au Mali. « Dignité, Liberté, et Justice pour Tous », tel est thème de cette 14e édition qui prendra aujourd’hui, jeudi 8 décembre 2022. La cérémonie d’ouverture était présidée par Mahamadou Keita, représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux.Outre Aguibou Bouare, président de la Commission Nationale des droits de l’Homme, la cérémonie d’ouverture de cette 14e édition du Symposium national sur les droits de l’homme au Mali a aussi enregistré la présence des acteurs gouvernementaux, des défenseurs des droits humains, des représentants des organisations féminines et de la sociétés civiles ainsi que des partenaires techniques et financiers.
Cette activité qui est à sa 14e édition a pour but de faire l’état des lieux de la situation des droits de l’Homme au Mali, de partager les bonnes pratiques et perspectives, à travers un regard externe, pour le respect des droits humains, dans un contexte de crise sécuritaire.
Dans son allocution, le président de la Commission nationale des Droits de l’Homme, M. Aguibou Bouaré a indiqué que cet événement annuel « important » de l’institution nationale des droits de l’homme qu’il dirige s’inscrit régulièrement dans le cadre de la célébration de la date anniversaire de l’adoption de la déclaration universelles des droits de l’Homme et du mois de droits de l’Homme. « S’il se veut un état des lieux de la situation des droits humains, il constitue également un cadre de rappelle des engagements nationaux, sous régionaux, régionaux et internationaux de notre pays. Pays, historiquement précurseur des droits inaliénables de l’Homme à travers la charte de Kurakan Fuga en 1226, une des sources importantes des droits humains », rappelle le président de la CNDH. Il poursuit en indiquant que les droits de l’Homme ou les droits humains ne sont pas une œuvre de charité. « Ils ne sont pas une faveur que l’État accorde ou devrait accorder aux citoyens. Ils sont au contraire une obligation fondamentale à la charge de l’État car il en est le principal débiteur à l’égard de toute personne se trouvant ou qui viendrait à se trouver sur le territoire malien », a souligné Aguibou Bouaré.
Selon le président de la commission des droits de l’Homme, tout ceci explique que les abus violations graves des droits de l’Homme que connaît le Mali ne doivent, ne peuvent et ne sauraient rester impunis. « J’en appelle donc à l’amplification de la lutte contre l’impunité. Une lutte contre l’impunité qui ne peut être mis en œuvre que par appareil judiciaire performant. Cette lutte noble doit contribuer à la construction du nouveau Mali, un Mali meilleur dans lequel la justice prend le pas sur l’arbitraire et l’impunité », déclare Aguibou Bouaré.
Par ailleurs, Mahamadou Keïta, représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a souligné à son tour que le Mali est confronté depuis plus d’une décennie à une crise socio-politique et sécuritaire sans précédent avec son lot des graves violations des droits de l’Homme. Notamment, dit-il, la criminalité organisée, la traite de personnes, le trafic des armes et de drogue, l’extrémisme violent ainsi que la radicalisation des djihadistes. Pour lutter contre ces violations, protéger les populations et prévenir des futures éventuelles violations, Mahamadou Keïta affirme que les actions de l’État seules ne suffisent pas. Pour lui, il est impératif que tous les acteurs se donnent les mains et redoublent les efforts pour une paix durable dans une société réconciliée.
Rappelons que la Commission Nationale des Droits de l’Homme est créée par la Loi N°2016 – 036 du 07 Juillet 2016 et du Décret N°2016- 0853 P-RM du 08 novembre 2016 qui fixe sa composition et les modalités de son fonctionnement. La CNDH a pour missions principales de contribuer à la promotion et à la protection des droits de l’homme au Mali.
Ibrahim Djitteye
Source: Le Pays