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Exercice démocratique au Mali : La montagne a-t-elle accouché d’une souris ?

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Suite aux évènements de Mars 1991, les partis politiques ont officiellement été reconnus au Mali. Les mouvements sociaux à l’allure d’un vrai tsunami (grève de l’UNTM massivement suivie, les sorties intempestives et massives des élèves et étudiants, les marches et meetings de ce qui deviendra le mouvement démocratique), les retards criards accusés dans le paiement des salaires ont réussi à balayer le régime autoritaire et sanguinaire du Général Moussa Traoré un certain 26 Mars 1991.

 

Du coup Amadou Toumani Touré, l’auteur du coup d’Etat salvateur a présidé le CTSP (Comité de Transition pour le Salut du Peuple) qui a instauré une République démocratique fondée sur le multipartisme.

 

Depuis 1991, le nombre de partis politiques qui ont pu se créer librement ont explosé pour atteindre 120 en 2009.

 

Aujourd’hui, il y en a 200. C’est ainsi que bien après la création de l’US-RDA de feu Modibo Kéita, le PSP de feu Filydabo Sissoko et l’UDPM de feu Moussa Traoré, l’ADEMA-PASJ d’Alpha Oumar Konaré et le CNID de maître Mountaga Tall, après avoir au départ été des associations, ont vu le jour à leur tour.

 

Ont suivi ensuite le PARENA, le RDP, le MPR, l’UDD, le BDIA, l’UFDP, la CDS, le PIDS, le RAMAT, le MC-CDR, la SADI, le RPM, le MIRIA et autres.

 

Beaucoup d’entre eux ont disparu et d’autres sont dans le coma à cause d’un manque cruel de leaders capables de les animer à fond pour les hisser au sommet de la pyramide politique.

 

Parmi cette floraison de formations politiques au départ, il y a eu deux grands regroupements :

 

Ceux qui ont combattu GMT jusqu’à la chute de son régime se considèrent comme mouvement démocratique pour avoir pleinement participé à l’avènement de la démocratie au Mali.

 

Ceux qui ont soutenu le Président déchu en 1991 et animé son parti unique jusqu’au bout, constituent les forces de la restauration. Ils ont voulu rétablir l’ordre ancien sans succès.

 

En politique tout est permis. Tout en se méfiant l’un de l’autre, les deux camps se retrouvaient lorsqu’il y avait à boire et à manger. Ce fut le cas sous Alpha en 10 ans, sous ATT en presque 10 ans et sous IBK en 07 ans. Pendant ces périodes de gestion démocratique ratée, il n’y a point eu d’animosité, chacun y trouvant son compte. C’est quand les vivres sont coupés que les hostilités se déclenchent entre les deux camps ennemis intimes.

 

Le peuple dont ils se réclament tous, a été sacrifié sur l’hôtel du pillage systématique de ses ressources et de l’enrichissement illicite.

 

Aujourd’hui, la donne a changé suite à la prise du pouvoir par l’armée. De 2020 à 2022, deux coups d’état ont été perpétrés par elle.

 

Les militaires ont dans un premier temps superbement ignoré ces politiciens véreux qui ne pensent qu’à leurs intérêts sordides au détriment de ceux du Mali pour le plus grand plaisir des populations qui continuent à penser que la révolution de Mars 1991 a été vidée de son contenu par ses pseudo-démocrates.

 

Aujourd’hui, un grand partisan de la restauration reconverti en démocrate bon teint a tapé dans l’œil des colonels putschistes. Il s’agit de Choguel Kokala Maiga qui s’est vu confier les rênes de la primature.

 

Nommé Premier Ministre, l’héritier affiché du Général Moussa Traoré (paix à son âme) a gagné le plus grand trophée de son parcours politique.

 

Il vient de signer son comeback aux affaires après de longues semaines de maladie le lundi 05 Décembre 2022.

 

Le premier de tous les ministres va-t-il rompre avec ses compagnons mange-mil d’hier avec qui il a tiré les 400 coups ? Pour le reste du temps qui lui est imparti, s’appuiera-t-il sur les cadres restés fidèles à Moussa Traoré et à son défunt parti ? Parmi eux, certains ont pris le bateau sans gouvernail de la démocratie. Où se trouve la conviction ?

 

La transhumance politique a déjà pris corps dans les mœurs politiques maliennes. On change de parti comme on change de chemise au gré des postes juteux ou des sommes faramineuses reçus pour abandonner sans état d’âme le peuple malien à son sort. Quelle bassesse !

 

Sous le régime d’IBK (paix à son âme), des hommes et des femmes ont occupé tous les postes possibles. Pour quel résultat, si ce n’est pas jeter le pays dans le gouffre ?

 

Soumailou Boubeye Maiga de l’ASMA-CFP (paix à son âme), Tièman Hubert Coulibaly de l’UDD puis de l’ARD en fuite, Tiémoko Sangaré de l’ADEMA, Mountaga Tall du CNID, Choguel du MPR, Moussa Mara de Yèlèma pour ne citer que ceux-là, ont accompagné l’ancien président IBK dans sa mauvaise gouvernance avant de sauter du navire avant le naufrage du 18 Août 2020. Aucun n’a vu que le pays allait droit au mur. Au contraire, ils se sont contentés de leurs postes et de ce qu’ils leur rapportaient en terme financier.

 

Que dire de Boubou Cissé, ancien Premier Ministre également en fuite ? Est-il besoin de parler de ces députés RPM qui ont largement contribué à la chute du régime par leur désamour pour le Mali et leur penchant immodéré pour les intérêts personnels ?

 

La démocratie est-elle réellement le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple ? Eu égard à tout ce qui précède, la réponse est négative.

 

Les hommes politiques en 30 ans ont pillé, déshonoré et humilié leur propre pays. Pourquoi ne pas le dire ?

 

Le baron

Source: Le SOFT

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