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Force Anti-putsch de la CEDEAO : Quelle efficacité ?

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A l’issue du sommet d’Abuja, les Chefs d’Etat de la Cédéao ont décidé de mettre sur pied une force anti-putsch pour lutter contre les coups d’Etat. La question que le tout monde se pose, quelle serait l’efficacité de cette force anti-putsch ?

 

L’espace Cédéao est miné par une épidémie de coups d’Etat ces dernières années. Pour mettre fin à cela, les Chefs d’Etat de la Cédéao, à l’issue du sommet d’Abuja, ont décidé de mettre sur pied une force anti-putsch pour lutter contre la descente des militaires dans l’arène politique et interrompre le processus démocratique.

 

Ce sujet fait déjà débat dans les grins et sur la toile. Bon nombre d’analystes et commentaires s’interrogent sur cette démarche hasardeuse de la Cédéao et qui n’aura pas de retombées sur la vie des populations de l’espace Cédéao sauf protéger le reste des syndicats de Chef d’Etat dans leur mauvaise gouvernance, la gabegie etc.

 

Pour mobiliser des militaires pour écraser les coups d’Etat, alors qu’il serait tellement plus simple de les prévenir, en s’attaquant à leurs réelles causes.

 

Cette manœuvre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest est une mesure contre productive. Les militaires putschistes prendraient toutes les mesures en rendant toute opération de restauration des dirigeants renversés allant jusqu’à l’assassinat.

 

Personne n’a oublié l’assassinat de Thomas Sankara à la suite du coup d’Etat perpétré par Blaise Compaoré dont Thomas considérait comme son grand frère et ami. Personne n’a oublié aussi l’assassinat du général Ibrahim Baré Maïnassaré par un commando putschiste sur le tarmac de l’escadrille militaire de Niamey en déchiquetant son corps de balles. François Tombalbaye, Idi Amin Dada, Sylvanus Olympio ont tous été tués par leurs bourreaux putschistes au lieu juste de les déposer.

 

Donc, l’idée de cette force anti-putsch pour éviter les coups de force ne ferait qu’empirer la situation en collant une cible dans le dos des Chefs d’Etat renversés.

 

Aujourd’hui le défi majeur que la Cédéao doit relever, c’est comment lutter contre le terrorisme qui gagne du terrain dans le Sahel, mais aussi dans le Golfe de Guinée et non une force anti-coup d’Etat pour protéger un Président qui ne tend pas l’oreille aux aspirations de son peuple.

 

Ousmane Mahamane

Mali Tribune

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