L’hôtel Salam de Bamako a abrité, le jeudi 22 décembre 2022, la cérémonie d’ouverture de la rencontre trimestrielle du cadre interministériel de lutte contre le travail des enfants. Cette rencontre était présidée par la représentante du ministre de la justice et des droits de l’Homme, Mme Traoré Djénéba Diakité, en présence du représentant du directeur Pays de Save The Children, Vincent Dembélé, du Coordinateur du Programme Travail : Pas Affaire d’Enfants (TPAE) au Mali, Abou Bakary Keïta et d’autres personnalités.
Dans ses mots de bienvenue, le Coordinateur du Programme Travail : Pas Affaire d’Enfants (TPAE) au Mali, Abou Bakary Keïta, a fait savoir que ce programme a pour objectif de libérer les enfants et les jeunes du travail et leur permettre de jouir de leurs droits à une éducation de qualité et à un futur travail décent. A sa suite, le représentant du directeur Pays de Save The Children, Vincent Dembélé, a mis l’accent sur la protection et la promotion des droits de l’enfant au Mali. Quant à la représentante du ministre de la justice et des droits de l’Homme, Mme Traoré Djénéba Diakité, elle a souligné que les droits de l’enfant sont une priorité politique. Pour elle, il reste toutefois beaucoup à faire pour réaliser pleinement ces droits : améliorer l’accès à la santé, l’éducation, réduire la pauvreté, le travail des enfants, etc. « Le Travail des enfants, bien que interdit pour les moins de 14 ans par le Code du Travail malien, de même que les travaux difficiles ou dangereux pour les moins de 18 ans, environ un enfant sur trois est obligé de travailler au Mali, souvent dans des conditions précaires. La majorité de ces enfants travaillent comme aides ménagers, ou dans l’agriculture. Certains jeunes travaillent dans les mines d’or, s’exposant particulièrement aux dangers et aux maladies ou blessures liées au travail. De nombreux enfants n’arrivent pas à mener leur scolarité en parallèle de leur travail et abandonnent par conséquent l’école. Malgré les accords internationaux et régionaux signés par le Mali, le trafic et la traite d’enfants reste une véritable problématique : des milliers d’enfants maliens sont vendus et exploités dans les champs de coton, café et cacao de pays voisins comme la Côte d’Ivoire et le Ghana », a-t-elle dit. Selon la représentante du ministre, les acteurs de la protection des enfants à tous les niveaux doivent initier des actions concentrées afin d’accompagner le Gouvernement à mieux faire et faire respecter les droits de l’enfant conformément à ses engagements internationaux. Il s’agira aussi, ajoute-telle, d’inciter le secteur privé et associatif (minier et agricole) à s’aligner sur cette dynamique afin de lutter contre le travail des enfants et promouvoir leurs droits sociaux et éducatifs. Enfin, elle a salué l’initiative du consortium composé de Save the Children, de la coalition Stop Child Labor (Kinderspostzegels) et l’Unicef dont l’un des objectifs est de conjuguer les efforts pour le développement d’un programme visant à lutter contre le travail des enfants sur les sites d’orpaillage et les champs agricoles dans les zones centre et Sud du Mali, en particulier dans les localités de Sikasso, Bougouni, Yanfolila, Bla et San.
Aguibou Sogodogo
Source: Le republicain mali