Le premier écueil sur le calendrier électoral est la tenue du référendum constitutionnel en février prochain. Les autorités de la transition n’ont pas eu le temps nécessaire de mettre en place les matériels électoraux sur le terrain. Et jusqu’à présent, la liste des électeurs pose problème puisque sa révision annuelle n’a pas été entamée en décembre dernier.
Face à de nombreuses difficultés, il serait sage de reporter le référendum. Ce qui est sûr, on ne pourra pas tenir le scrutin en l’absence des cartes d’électeur biométriques qui ont été annoncées et qui ne sont pas accessible à tous les citoyens. Il est clair que ces cartes qui doivent servir également de cartes d’identité seront difficilement distribuées à tous les électeurs dans un délai d’un mois, la tenue du référendum étant initialement prévue pour février 2023. Le ministre de la Sécurité se veut rassurant en disant que ces cartes seront bientôt disponibles pour mettre fin à la spéculation autour de la carte d’identité nationale dans certains commissariats de Bamako.
Les inquiétudes se multiplient également chez la société civile dont certaines organisations alertent depuis plusieurs mois sur le retard accusé dans les préparatifs des élections. Ainsi, en examinant le processus électoral, la MODELE Mali dirigée par Dr. Ibrahil Sangho a alerté que le processus de mise en place de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) au niveau national souffrait de vices de procédure. En plus de cela, de nouvelles circonscriptions électorales doivent être mises en place dans un bref délai. Mais il faudra un peu plus de temps pour que la logistique soit mise en place pour l’acheminement du matériel électoral.
Dans ce contexte, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tiennent au chronogramme électoral établi avec les autorités maliennes. A la cérémonie d’accueil des soldats ivoiriens graciés par Assimi Goita, Alassane Ouattara, le chef d’Etat ivoirien a évoqué la question. Du chronogramme. La CEDEAO a déjà envoyé à la veille du sommet de la communauté tenu le 3 décembre Abuja. La CEDEAO n’a pas encore menacé le Mali par rapport au retard dans les préparatifs des élections, mais toutes les options sont sur la table pour contraindre la transition à rester fidèle aux objectifs du chronogramme.
En juillet dernier, la CEDEAO a promis de remettre les sanctions en cas de non-respect du chronogramme électoral. Mais l’organisation ouest africaine est sure que tout n’est pas prêt du côté malien. A ce sujet, le médiateur disait : « il y a certes des progrès qui sont enregistrés çà et là et nous sommes d’avis avec les autorités qu’elles fournissent des efforts évidemment ; il reste des domaines dans lesquels il faut mettre l’accent, travaillé davantage. Nous sommes rassurés quant aux réponses envisagées par le gouvernement, de la part aussi du Président de la Transition, comme quoi les efforts vont se poursuivre ».
Après sa mission les 29 et 30 novembre 2022, le médiateur n’est plus venu à Bamako. Il avait expliqué que cette visite s’inscrivait dans le cadre du suivi de routine de la transition et rentrait dans le cadre des préparatifs du Sommet ordinaire de la CEDEAO, le 3 décembre 2022, à Abuja au Nigéria. A l’occasion, le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maiga a évoqué l’installation des membres de l’Autorité indépendante de Gestion des Elections (AIGE), l’adoption en Conseil des ministres des projets de textes relatifs à la réorganisation administrative et territoriale.
Abdoulaye Maïga a indiqué que la transition ne ménagera aucun effort pour maintenir cette dynamique tout au long de la Transition pour réussir l’organisation d’élections transparentes, crédibles et apaisées.
Soumaila Diarra
Source: Le Pays