Tous les regards sont à présent braqués sur la façon dont l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE va être mise en place dans ses structures locales. En attendant, le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta a installé le mardi 10 janvier 2023, les membres du Collège de l’AIGE dans leur fonction. Plus rien ne s’oppose à l’accélération du choix des hommes et des femmes qui doivent représenter l’organisation dans les différentes circonscriptions électorales. Apparemment, l’AIGE sera calquée sur la structure administrative de l’Etat.
Cela veut dire que la mise en place des démembrements de l’AIGE sera fixée en fonction du nombre des régions, des cercles et des communes. Le problème est que la configuration administrative des cercles et des communes n’est pas encore achevée. Il doit y avoir de nouveaux cercles dans les nouvelles régions. Par contre, le nombre des communes ne connaitra pas de changement. La meilleure solution serait de tenir compte du nombre des communes pour aller vite et bien.
Le chantier est en tout cas immense, puisqu’il faut trouver les moyens de loger les structures de l’AIGE. L’Etat n’a pas eu le temps de construire des infrastructures afin de prendre en charge ces structures. L’organe qui se veut indépendant devra alors dépendre peu ou prou de l’Administration qui dispose d’immeuble un peu partout à travers le pays. Cela ne mettra pas en cause l’indépendance de l’AIGE qui sera chargée de veiller sur la régularité des scrutins. La logistique et l’utilisation du matériel électoral sont des sujets que l’Administration et l’AIGE seront amenées à gérer ensemble.
En attendant, on peut dire que la cérémonie a servi d’occasion au Président du Collège de l’Autorité indépendante de gestion des élections, Moustapha Cissé, de rappeler les missions phares de l’organe unique de gestion des élections. Des missions qui se résument particulièrement à l’organisation et à la gestion de toutes les opérations référendaires et électorales en République du Mali. Selon lui, l’AIGE portera une attention particulière au « fichier électoral, dont l’actualisation nécessitera une harmonisation des données de l’état civil et du fichier lui-même en vue de la confection des cartes d’identité biométrique d’une part, et à la configuration du fichier électoral conformément à la nouvelle réorganisation territoriale d’autre part ».
Par ailleurs, un accent sera également mis sur tout le processus du vote, afin d’assurer la transparence et la crédibilité des prochaines élections. Dans les prochains jours, l’AIGE envisage l’installation de ses coordinations décentralisées en vue de l’opérationnalisation effective de l’autorité. Pour l’atteinte de ses objectifs, l’AIGE demande à tous les acteurs du processus électoral le respect scrupuleux de ses prérogatives légales. A en croire le président Goïta, l’installation des membres de l’organe unique de gestion des élections marque une nouvelle étape dans la marche résolue du peuple malien vers la refondation.
Il faut rappeler que le Chef de l’État a évoqué le contexte de création de l’organe unique de gestion des élections. Il a estimé qu’il s’agit non seulement d’une demande forte de la classe politique malienne, mais aussi des Assises nationales de la refondation. Le but est de parer aux nombreuses crises postélectorales que le Mali a connues ces dernières années et qui ont impacté tout le système politique. Le président de la transition a aussi exprimé le vœu que les prochaines élections soient organisées de manière transparente afin que le résultat des scrutins reflète les voix des citoyens.
Soumaila Diarra
Source: Le Pays