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Lutte contre le terrorisme au Mali: Faut-il renouer les partenariats ?

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Après les deux coups d’état de 2020 et 2021 successivement orchestrés par les mêmes militaires, les relations avec les partenaires dans la lutte contre le terrorisme au Mali ont pris une autre tournure. Tout d’abord après avoir rompu leurs liens avec la force française (Barkhane) et la Task force Européenne (Takuba), les autorités du Mali ont décidé de se retirer du G5 sahel après avoir été empêchées d’en assurer la présidence.Cette information n’est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux et a suscité de nombreux commentaires des internautes maliens. Ainsi, selon le projet de rapport des Nations unies cité par l’Agence France presse, il ressort clairement que la Minusma évoquerait un possible retrait des troupes et la transformation en “mission politique spéciale” de la Minusma, avec une présence uniquement à Bamako. Et cela si les conditions ne sont pas réunies.

 

« La Minusma est une opération de maintien de la paix là où il n’y a pas de paix à maintenir », écrit le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans ce document remis aux membres du Conseil de sécurité et qui doit être publié bientôt, rapporte nos confrères de la presse en ligne DW.

 

D’après la même source, le document indique qu’il est urgent de renforcer les effectifs en trouvant des troupes alors que plusieurs pays contributeurs (avec un total de 2.250 Casques bleus) ont annoncé leur retrait de la Minusma qui a payé un lourd tribut avec 165 morts depuis 2013.

 

Longtemps décriée, la mission onusienne n’avait jamais songé aller sur cette voie d’où cette interrogation : qu’est ce qui les motiverait à prendre une décision aussi radicale ? Tout porte à croire qu’elle évoque une réduction de sa marge de manœuvre. En effet, avec l’extension de son mandat en 2019 au centre du pays particulièrement touché par les violences, la mission, privée désormais du soutien d’opérations étrangères, notamment de la France qui s’est retirée en août dernier s’est montrée présente sur le terrain en prêtant main forte aux populations et en menant des patrouilles mais elle explique qu’elle a été poussée au-delà de ses limites. Une situation qui a placé la Minusma dans une “condition délicate”, et ainsi sujette à des “critiques persistantes”, a déclaré Antonio Guterres.

 

A noter que le pays hôte le Mali, vient de faire une nouvelle acquisition des aéronefs de combat et des hélicoptères de fabrication russe dans la lutte contre le djihadisme. Ces engins ont fait l’objet d’une présentation magistrale la veille de la fête de l’armée. Symbole de la montée en puissance des FAMas ? Sur les théâtres d’opérations, la remarque qui s’impose est le fait que les forces régulières ont repris le taureau par les cornes. Cela se manifeste par la multiplication des offensives lancées par les forces maliennes dans les différentes régions du pays.

 

Une dislocation fragilisante

 

Avant l’annonce du retrait progressif des troupes britanniques et ivoiriennes, il y avait déjà eu la France et la Suède, dont les soldats ont quitté le Mali, ou encore l’Egypte qui avait annoncé mi-juillet la suspension de la participation de ses 1.035 soldats au sein de la Minusma qui compte plus de 12.000 soldats et 1.700 policiers.

 

Un effectif sur lequel l’annonce progressive du retrait de contingents de différents pays contributeurs aura sans doute un impact, tout comme sur la situation sécuritaire au Mali et plus généralement dans le Sahel, selon le spécialiste des questions sécuritaires Seidick Abba.

 

“Le secrétaire général des Nations-Unies lui-même un moment avait demandé au Conseil de sécurité une augmentation des effectifs de la Minusma parce qu’il estime que les effectifs actuels ne sont pas suffisants. Donc si on ampute les effectifs actuels des soldats britanniques et ivoiriens, cela crée un vide qui va encore aggraver la situation sécuritaire au Mali” précise l’expert.

 

Pourtant la Minusma quittera, ne quittera pas, est un sujet qui fait l’objet de débats dans des pays occidentaux comme l’Allemagne qui compte au sein de la mission un millier de soldats depuis 2013. En septembre dernier, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a menacé de retirer les soldats allemands si leur sécurité n’était pas assurée. En attendant que les députés tranchent, Berlin avait prolongé le mandat des soldats allemands au sein de la Minusma jusqu’à mai 2023.

 

Ahmadou Sékou Kanta

 

Source: Le SOFT

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