Se regrouper ou disparaître de l’échiquier politique, telle semble être aujourd’hui la conduite à tenir pour se faire une place au soleil politique. Avec l’avènement de la démocratie au Mali après le balayage du régime dictatorial et sanguinaire du Général Moussa Traoré (Paix à son âme), un grand parti a vu le jour dans notre pays. Il s’agit de l’ADEMA-PASJ. Il a raflé haut les mains les élections générales tenues en 1992.Galvanisé par une telle performance, il a réussi à s’implanter partout au Mali et à l’extérieur après s’être intelligemment servi des ressources humaines de la défunte UDPM.
Ce mastodonte politique qui a été gratifié de deux mandats présidentiels successifs sous la conduite éclairée d’Alpha Oumar Konaré en compagnie des hommes et des femmes dynamiques et discrets comme Aly Nouhoun Diallo, Madame Sy Kadiatou Sow et son mari Ousmane Sy, Ibrahim Boubacar Kéita (paix à son âme) Bakary Konimba Traoré, Soumaila Cissé (Paix à son âme) et j’en passe, n’a pas échappé au poison de l’effritement.
A cause des incompatibilités d’humeur, des divisions internes, de la chasse aux sorcières, l’ADEMA n’a pas échappé à l’émiettement, donnant ainsi naissance au MIRIA de feu Mamadou Lamine Traoré, à l’URD de feu Soumaila Cissé, au RPM de feu Ibrahim Boubacar Kéita (paix à leurs âmes).
Pour une reconquête durable du pouvoir au Mali, un regroupement de ces entités politiques s’impose, histoire d’aller à la résurrection de l’ADEMA originelle.
C’est à ce seul prix que la force herculéenne qui a toujours caractérisé le parti de l’abeille solitaire renaîtra et le propulsera au sommet de la pyramide politique.
Jadis comparée à l’ANC de Nelson Mandela à cause de la puissance de frappe, de la capacité de mobilisation et de la hargne de vaincre qui ont fait sa grandeur d’antan, une remise en cause des frères égarés est nécessaire en vue de former un bloc politique solide pour parer à toute éventualité.
Ce n’est un secret pour personne que le terrain politique au Mali est aujourd’hui miné. Les intrépides colonels de Kati se sont emparés du pouvoir et l’exercent en dents de scie. D’ailleurs, ils commencent à y prendre goût. L’appétit ne vient-il pas en mangeant ?
C’est à eux qu’incombe la responsabilité d’organiser les futures élections. Tout peut alors arriver. Aux dires de certaines langues acerbes, trois scénarios sont possibles : Ils seraient capables de prolonger le délai de la transition pour se maintenir aux commandes de l’Etat. Un d’entre eux pourrait démissionner de l’armée pour créer un parti politique et se lancer à la conquête du pouvoir. Ils peuvent faire venir aux affaires un homme ou une femme de leur choix qu’ils auraient soutenu en catimini.
Pour déjouer leur plan machiavélique, une recomposition du paysage politique s’impose à tous les démocrates post-1991.
La sagesse politique recommande de ne pas aller en rang dispersé aux prochaines échéances électorales si on veut gagner. C’est non seulement valable pour les militants de l’ADEMA originelle mais aussi pour d’autres entités politiques désireuses de venir aux affaires.
Il va être difficile à un candidat indépendant de percer. « De 1992 à 2020, les mêmes personnes se sont relayées au pouvoir sans que les attentes des maliens soient comblées. Les promesses fallacieuses qu’elles ont tenues n’ont pas été réalisées, ce qui a sérieusement entamé leur crédibilité », tels sont les propos distillés par pas mal de nos compatriotes qui ne souhaiteraient plus les voir revenir aux affaires.
Les maliens dans leur majorité veulent voir émerger une nouvelle race de politiciens composée de jeunes patriotes, honnêtes et dévoués pour la cause de leur patrie.
Regroupement politique d’accord, mais pas avec les vieilles têtes d’après 1991 qui ont lamentablement échoué. Elles ne sont pas parvenues à répondre aux aspirations profondes du peuple. Certaines parmi elles ont mis les intérêts personnels au-dessus de ceux du Mali. L’heure du changement a véritablement sonné.
Le Baron
Source: Le SOFT