Le document, selon plusieurs sources, se trouve sur la table du CNT où la procédure législative n’attend plus que la convocation d’une session extraordinaire qui ne saurait tarder. Et pour cause : le temps presse et il faut montrer patte blanche dans la volonté de respecter le calendrier électoral qui engage les autorités auprès de la communauté internationale et des instances sous-régionales. Sauf que l’examen de la loi afférente au nouveau découpage administratif intervient dans la foulée du retour du Premier ministre d’un long alitement, lui qui avait fait de la question son cheval de bataille parmi tant d’autres aspects au nom desquels une relecture de l’Accord est réclamée à cor et à cri par la Primature. En effet, le découpage, dans son schéma connu et promis aux parties signataires, en tout cas, pour le PM comme pour nombre de ses partisans, est porteur de déséquilibres et d’iniquités inadmissibles, tant la répartition des représentativités électives s’effectue aux dépens des communautés majoritaires du septentrion. Et Choguel Maìga en a fait un singulier point d’honneur et même un filon de conquête de l’opinion avec le célèbre vocable «relecture intelligente de l’Accord». Mais tout porte à croire que la relecture, à défaut d’appartenir aux calendes désormais, ne s’étendra pas au découpage administratif tant décrié par le chef du Gouvernement de la rectification, qui a tant attisé les espoirs de redressement de l’injustice infligée à sa communauté. En définitive, le dossier du découpage administratif sonne comme un remake de cet autre gênant épisode, en l’occurrence la bourrasque de la Loi électorale a laquelle Choguel Maìga n’avait résisté à la Primature qu’au prix de compromissions sur la dignité de sa fonction.
. La CVJR en mode veilleuse
Oumarou Sidibé, président CVJR
La Commission-Vérité-Justice – Réconciliation est morte moins bruyamment que lorsqu’elle voyait le jour. Au terme de son mandat, en effet, les autorités de transition n’ont plus jugé opportun de renouveler le bail de cet organe central de la mise en œuvre de l’Accord. C’est sur cet instrument que repose, en effet, le mécanisme de cicatrisation des blessures historiques et la réparation des torts en vue de ramener l’entente entre les composantes de la nation. C’est en vertu de ce contrat que la CVJR s’est employée, six années durant, à recueillir et sélectionner les données sur les violations, à enquêter sur les faits et leurs auteurs, à confronter des victimes et des bourreaux dans le cadre d’audiences foraines. Le hic c’est que les hautes autorités ont mis fin au processus alors que les exactions et violations qui ont prévalu à son avènement se ramassent encore à la pelle au Centre du pays. La CVJR ne devrait peut-être pas revenir dans sa composition précédente, mais elle n’est pas à la fin de ses missions. Il reste notamment la phase de la réparation des préjudices par compensation des victimes, dont les lois afférentes viennent de faire l’objet d’une promulgation par le président de la Transition vient de signer un décret.
Rassemblées par la Rédaction
Le Témoin