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Boubacar Bocoum, président du Parti Africain pour l’Intégration et la Souveraineté (PAIS) : «La réussite des élections dépend forcément de l’organisation des partis politiques»

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Dans l’interview qui suit, Boubacar Bocoum, analyste politique au Centre d’études stratégiques Sénè et président du Parti Africain pour l’Intégration et la Souveraineté (PAIS), se prononce sur l’actualité politique et sécuritaire du Mali: le processus électorale, la finalisation de la nouvelle constitution, la laïcité, l’AIGE, la souveraineté retrouvée du Mali, et la cherté de la vie. Il répond à nos questions non sans proposer des pistes de solutions, pour un Mali en paix, sécurisé et souverain. Lisez !

 

Le Républicain : Qui est Boubacar Bocoum?

 

Boubacar Bocoum :

 

Je suis Boubacar Bocoum, analyste politique au niveau du Centre d’études stratégiques Sénè et président du Parti Africain pour l’Intégration et la Souveraineté (PAIS).

 

En tant qu’acteur politique, quelle appréciation faites-vous de la liste des membres de la commission de finalisation de la rédaction de la nouvelle constitution cette liste ?

 

D’abord, en tant qu’acteur politique, le premier constat que je fais, est qu’on a eu l’impression que ceux qui étaient contre le processus ont été plutôt approchés pour intégrer cette liste plutôt que les gens qui ont réellement accompagné la transition par leurs idées, par leurs contributions. Le second aspect est que ce n’est pas un grand problème dès lors qu’il s’agit de parachever un travail qui a déjà été fait par des experts. Il s’agit donc d’intégrer les aspects qui n’ont pas été pris en compte pour améliorer le document en question. Quelle que soit l’approche technique qu’on a en amont, forcement c’est le peuple qui définit en définitive s’il est d’accord avec cette constitution ou pas. C’est donc la phase technique qui se passe actuellement pour donner une certaine substance. Le dernier mot revient au peuple. Parce que les partis politiques ne peuvent pas s’arroger le droit qu’ils sont forcement les représentants du peuple. Parce qu’ils n’ont aucun mandat pour représenter le peuple. Ils sont juste des partis politiques qui expriment leurs projets; qui expriment leurs idées au peuple qui doit dire s’il est d’accord avec ou pas. De la même manière, le peuple peut être d’accord avec la constitution ou non. Je pense que de ce point de vue, la constitution a touché beaucoup d’aspect.

 

Quelle explication donnez -vous au nombre élevé des membres de cette commission ?

 

Cela traduit un souci d’inclusivité. Parce qu’en réalité, chaque fois que vous faites un tel exercice, certains estiment qu’ils ont été exclus. Et ça amène des polémiques qui ne font pas avancer les choses. C’est dans ce souci, pour permettre à toutes les couches de se retrouver. Et j’ai pu constater que, même le Cadre qui n’est pas du tout d’accord avec cette constitution, se retrouve dans cette commission. Cela veut dire que l’objectif recherché par les dirigeants de la transition est d’avoir le maximum de personnes, c’est d’avoir une certaine inclusivité même si on n’a pas l’unanimité.

 

En tant qu’acteur politique et analyste politique, qu’est-ce que vous pouvez conseiller à cette commission pour prendre en compte les préoccupations des Maliens ?

 

Je pense que les Maliens sont surtout préoccupés par la stabilité du pays. Aujourd’hui, les éléments qui semblent peut-être poser problème, c’est un peu comment intégrer l’accord d’Alger dans la constitution. Il y a des éléments pernicieux qui peuvent prêter à confusion à ce niveau. Donc, il faut beaucoup faire attention pour préserver l’intégrité territoriale, l’unité nationale. Ce sont des éléments très importants dont il faut tenir compte dans la constitution. Deux sujets qui ont fait aussi polémiques: c’est la notion de la laïcité qui, semble-t-il, n’a pas été comprise par certaines personnes. Parce que tout le temps, notre constitution a été laïque. Les religieux qui pensent que dans la constitution la laïcité pose problème, doivent comprendre que le fondement même de notre religion est laïc. Dès lors que le prophète Mohamed (PSL) était dans une logique de laïcité, ayant accepté les autres religions et ayant aussi été accueilli à un moment donné par certains qui ne sont pas de notre religion. Ce qui montre le degré de tolérance de notre religion pour permettre le vivre ensemble. Donc, la laïcité est un principe fondamental de l’islam. Cela doit être compris. Et l’autre élément qui a fait polémique de mon point de vue, c’est la question des langues nationales. Alors, il est important qu’on comprenne aujourd’hui que mettre une langue nationale, une seule langue nationale, peut-être pour la majorité des Maliens, poserait problème dès lors qu’il s’impose dans la constitution. Parce que dès lors que le président de la République est élu, il serait en porte en faux avec son serment s’il ne parvient pas à rendre effectif cette langue comme étant la langue officielle. L’autre problème qui peut se poser si on impose la langue bambara, est que la langue doit être dans une loi organique plutôt que d’être dans la constitution. Donc, si on apporte la langue en termes de constitution, les autres ethnies pourront voir ça comme étant une imposition, alors que ça doit être négocié. Donc, c’est une négociation politique qui peut amener à accepter par la majorité qu’une langue serait éventuellement la langue officielle de la République. Et l’autre chose que je pourrais conseiller est que, quelle que soit la langue qu’on va prendre comme langue officielle, il faut qu’elle soit couplée à une langue internationale. Parce qu’on ne peut pas demander aujourd’hui à ce que l’international travaille avec une de nos langues. Ça c’est une première difficulté. Il va falloir coupler à l’anglais, l’arabe, le chinois, voire le russe pour nous permettre d’être présents sur l’échiquier international. Mais l’autre chose qui serait intéressante est que toutes les treize langues reconnues comme langues nationales peuvent être des langues officielles. Cela permettrait d’avoir toutes les langues en termes de langues officielles et couplées d’autres langues internationales et donner le temps de travailler pour que l’effectivité de ces langues puisse se faire par un travail plus pédagogique, plus scientifique pour amener à utiliser ces langues dans un contexte global. Je pense que ce sont les différentes approches que je peux avoir par rapport à la laïcité, et aux problèmes des langues nationales.

 

Vous-avez évoqué la question de la laïcité. A vous entendre, vous êtes pour le maintien de la laïcité dans la constitution ?

 

Absolument, parce que nous ne sommes pas aujourd’hui dans une République Islamique. Donc, on ne peut pas ne pas tenir compte des autres obédiences culturelles et religieuses. L’Islam n’est pas la seule religion qui est appliquée au Mali. Donc forcément, la laïcité résout cette équation de mettre tout le monde au même niveau. Quelles que soient les religions, chacun est libre de choisir la religion qui lui convient. Les gens ne sont pas obligés d’être musulmans. Donc, chacun est libre de choisir sa religion. Maintenant, l’Etat doit faire l’équilibre : le respect de la république par tout le monde. Tous les religieux sont dans une République. Donc, chacun, où qu’il soit, se doit d’être républicain, de respecter la République. Bref, vous êtes libre de choisir votre religion, mais vous êtes tenu de respecter la République. C’est ça la laïcité. Personne ne doit empêcher à l’autre d’être ce qu’il veut être. Cette liberté fondamentale doit être accordée à tout un chacun. L’islam lui-même, dans sa quintessence, l’accepte. Donc, il n’y a pas de raison à ce qu’un texte fondamental soit manipulé, et que certains pensent qu’il faut enlever la laïcité. Enlever la laïcité voudrait dire que, soit on est dans une République catholique, soit on est dans une République Islamique. Est-ce que tout le monde va être d’accord sur cette posture ? Je pense que chacun a besoin de profiter de sa liberté et de faire son choix de façon libre.

 

Que pensez-vous de la célébration par notre pays de la souveraineté retrouvée ?

 

La liberté d’expression existe. Chacun a son opinion. Je respecte toutes les options par rapport à cette question. Mais, vous me posez la question en tant que président d’un parti politique, qui se dit parti africain fondamentalement et pour la souveraineté. Nous sommes totalement d’accord que l’Afrique n’est pas souveraine. Parce qu’il est important de comprendre notre histoire. Car depuis les indépendances qui n’étaient pas totalement acquises, nous disons que ceux qui nous ont donné ces indépendances ont du mérite ; on les respecte. Mais, je pense que politiquement, on a été indépendant, mais économiquement non ! Et pendant plusieurs années, on n’a pas pu acter notre développement réel. Ce qui est le paradoxe, c’est par rapport au continent africain. Nous regorgeons toutes les ressources du monde. Nous sommes extrêmement riches, mais cette richesse reste théorique. Sur le plan de l’indice de développement humain, nous sommes pratiquement le dernier dans le monde. Donc, ce paradoxe nous pousse à comprendre qu’économiquement, on est piégés. C’est pourquoi nous avons dit, aux premières heures des indépendances, les Etats africains ont essayé d’être unis autour de l’Union Africaine (OUA à l’époque). Ensuite, on a fait des entités sous régionales telles que la CEDEAO et l’UEMOA pour permettre aux Etats africains d’être ensemble et résister à la force du néocolonialisme, de l’impérialisme occidental. Ça veut dire qu’économiquement, on était tellement écrasé qu’on a pensé à un moment donné qu’il fallait être unis, pour pouvoir contrer cette force du capital financier mondial. Malheureusement, ce fut un échec. Parce que tous les chefs d’Etat de l’époque ont été pilotés par les intérêts des occidentaux. Ce qui a justifié un certain moment, des déstabilisations, des coups d’Etat et des révoltes dans nos différents pays. Le constat est que nous ne sommes pas souverains, parce qu’il y a des décisions importantes que nous ne pouvons pas prendre sans se référer aux Nations Unies. Et les Nations Unies datent de 1945, pendant que nous n’étions pas encore indépendants. Donc, les Nations Unies ne peuvent pas avoir les intérêts des pays africains comme étant une priorité. C’est plutôt les intérêts des occidentaux qui passent pour être prioritaires. Aujourd’hui, il s’impose à nous de renégocier le contrat mondial. Le système des Nations Unies doit être révisé, parce que les rapports ne sont pas des rapports égaux. Ils ne sont ni justes, ni légaux. Nous devons aujourd’hui nous imposer à travers le monde pour que nous soyons respectés et que nos intérêts soient pris en compte. D’où la notion de la souveraineté du continent africain. Nous avons compris qu’un seul Etat ne peut pas faire ce combat vis-à-vis de l’Occident qui est une entité unie à travers l’Union Européenne, des puissances comme l’OTAN qui nous imposent des façons de faire ; à travers le mécanisme financier mondial tel que le FMI et la Banque Mondial. Ce sont des moyens de pression qui nous empêchent de faire face à ces contraintes. On a donc pensé qu’il faut être unis. C’est pourquoi nous avons dit que tous les pays du continent africain doivent être unis, pour faire face à ce défi. S’il est relevé, cela nous permettra d’avoir la souveraineté économique, monétaire et financière. C’est à ce seul prix que nous pensons que nous pouvons aller au développement du continent africain. Et le Mali se trouve être aujourd’hui au centre de ce dispositif qui est pratiquement l’Etat qui commence le combat. Parce que la crise que nous avons connue amorce ce processus. Et nous espérons que les autres pays du continent vont suivre la marche du Mali.

 

Est-ce que la souveraineté retrouvée du Mali fait de lui un Etat souverain désormais?

 

On dit généralement que la main qui reçoit est au dessous de celle qui donne. Si vous vous mettez dans la posture de celui qui quémande toujours, vous ne pouvez pas avoir la souveraineté. Pour répondre aux besoins essentiels des citoyens, c’est-à-dire quand vous prenez les besoins en termes de santé, d’éducation, d’emploi, de gouvernance de façon générale, vous verrez que vous avez toujours besoin de financement. Et si votre financement vient de l’extérieur, ça veut dire que vous n’avez aucune souveraineté. C’est pourquoi aujourd’hui, l’Union africaine n’est pas souveraine, la CDEAO n’est pas souveraine, l’Uemoa n’est pas souveraine. Parce qu’elles sont financées par d’autres personnes et qui ont d’autres agendas. Donc, si nous voulons être souverains, il faut que nous-mêmes soyons capables de financer nos propres ambitions. La souveraineté monétaire est indispensable. Aujourd’hui, nous pensons réellement que le Mali peut être à l’avant-garde de la création de la monnaie africaine. La monnaie est d’abord scripturale. Et l’autre aspect est qu’elle est basée sur la confiance. Et le Mali est un pays aujourd’hui qui force la confiance des peuples africains. Donc le premier élément est garanti. Deuxième élément scriptural, c’est l’écriture de la monnaie à travers le virtuel. Et je pense qu’aujourd’hui, nous avons des intelligences qui permettent de conceptualiser ce mécanisme virtuel. Les deux éléments réunis permettent au Mali de dire qu’on peut créer une monnaie pour l’Afrique. Parce que, simplement dans notre constitution, il est acté que nous pouvons céder une partie de notre souveraineté ou sa totalité au profit de la réalisation de l’Unité Africaine. De ce postulat donc, nous réaliserons l’Unité Africaine à travers l’économie. Nous créerons donc une monnaie, mais ouverte à l’ensemble du continent africain. Ce qui va permettre de résoudre la première équation du mouvement des capitaux à travers tout le continent. La troisième équation qu’il faut résoudre, c’est comment on va commercer avec le reste du monde. Aujourd’hui, les pays de l’Europe à travers la France (le code Swift), nous sommes piégés dans ce code swift qui nous permet de faire les transactions internationales. Donc, il nous revient aujourd’hui de nous adosser sur un pays comme la Chine en utilisant le Yuan, le rouble ou intégrer le BRICS qui nous permettrait d’avoir un système mondial pour commercer avec d’autres pays. Parce que, quand vous regardez aujourd’hui les besoins du continent, la consommation, c’est l’agriculture, l’élevage et la pêche. Et tous les éléments dont nous pouvons avoir besoins sont plus ou moins produits par les pays du BRICS, notamment l’Inde, le Brésil, la Chine la Fédération de Russie. Donc, nos transactions peuvent venir de ces pays sans qu’on ne retourne forcement vers la France ou les pays de l’Europe. Je pense qu’aujourd’hui, les pays du BRICS sont un axe viable qui nous permet de réaliser la monnaie unique africaine. Et l’autre chose sur laquelle on peut compter comme quatrième élément, c’est que l’or permet d’être une devise convertible quel que soit le processus monétaire que vous allez mettre en place. Ça veut dire que le Mali peut créer une structure de dépôt d’or comme étant la garantie de cette monnaie. Il suffit qu’on mette à contribution les mines d’or qu’on a au Mali. On sait aussi que le Mali n’est pas le seul producteur d’or en Afrique. En collaboration donc avec d’autres pays producteur d’or, de pétrole, ou de dimant, d’uranium, etc., on peut être dans une logique de créer une condition où la monnaie peut s’adosser à une devise forte qui peut être monnayée à travers le monde.

 

Les membres de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) viennent d’être renvoyés à leur mission. Cela vous donne-t-il de l’espoir à la tenue des élections qui sont annoncées ?

 

Oui, je suis très optimiste, parce que ce qui nous inquiétait d’abord était la tendance de l’ère mitterrandienne de la démocratie qui nous a amenés toute forme de corruption, de népotisme et de clientélisme. Aujourd’hui, cette transition est en rupture avec ce processus. Il s’agit de quoi en réalité ? Parce qu’il faut qu’on fasse un peu attention. Les élections ne sont pas à elles seules, gage de stabilité dans un pays. C’est que c’est un facteur important pour qu’on revienne vers un processus normal. Mais il est important d’abord qu’on résolve les problèmes essentiels qui permettent de stabiliser le pays, notamment le problème économique, le problème sécuritaire. Ce sont les deux piliers sur lesquels il faut s’appuyer pour relancer l’économie du pays et avoir une certaine sécurité militaire. Et le troisième axe de sécurité qu’il faut avoir, est la sécurité sociale, notamment le niveau de justice avec la saine distribution de la justice. C’est sur la base de ces trois éléments que des élections peuvent se faire et que le pays soit stable. L’AIGE qui est renvoyée à sa mission est un instrument qui permet juste de valider les élections. Il ne faut pas qu’on se trompe. La CENI qui a existé par le passé, les gens ont pensé que les organes étaient multiples. Et c’est la demande de la classe politique. Cette classe politique a pensé que réduire tout ça en un seul organe ne change pas grand-chose au fond du problème. Parce que dans l’ancien système, les partis politiques sont partie prenante, ils sont dans tout le processus de contrôle. Et dans cette phase aussi de l’AIGE, les paris politiques sont aussi conviés dans toutes les étapes du processus. Alors, pour avoir des élections libres, d’abord, les partis politiques doivent être présents sur le terrain pour contrôler ce qui se passe. Si cela n’y ait pas, on pense que ça va être compliqué. Donc c’est la dynamique de la politique qui définit la présence des partis politiques et le contrôle au niveau des bureaux de votes, etc. En fait, l’AIGE ne fait que valider et confirmer celui qui a gagné les élections de façon crédible. Juste un cadre d’observation pour voir si les élections se sont passées dans les normes. Je pense que la dynamique réelle est de dire que la réussite des élections dépend forcément de l’organisation des partis politiques.

 

Le souci du Malien lambda aujourd’hui, est la cherté de la vie. Quelles propositions avez-vous pour juguler la crise?

 

D’abord, il faut comprendre que la crise est mondiale et globale. Ce qui rend encore plus difficile le cas du Mali, est que pendant que nous sommes dans la précarité, dans la pauvreté, nous sommes sous emprise de la France financièrement. Donc, nous ne contrôlons pas toutes nos ressources. Ce qui fait qu’à un moment donné, nous avons des difficultés de transaction par rapport à l’international. L’aide classique était donnée parce que nous étions dans un système démocratique ou dit démocratique qui permettait d’avoir des appuis financiers de part et d’autre. Aujourd’hui, nous sommes réduits à fonctionner sur nos fonds propres. Ce qui fait que les ressources sont rares. Ce qui justifie une partie de la cherté de la vie. L’autre chose est que pendant tout ce temps, les dirigeants qui ont précédé cette transition n’ont jamais compris qu’il fallait développer l’agriculture, l’élevage et la pêche, pour avoir une autosuffisance alimentaire. Parce que le Malien ne cherche pas le grand luxe. On cherche juste le strict minimum pour avoir une vie plus ou moins acceptable. Si vous avez aujourd’hui les légumineuses, vous avez le riz, les denrées de première nécessité, si elles étaient disponibles, vous verriez que le coût de la vie allait considérablement baisser. Alors, ça c’est les constats. Maintenant, les solutions d’urgence, c’est une subvention de l’Etat. Mais pour subventionner, il faut que l’Etat arrête de donner des subventions à des institutions qui sont censées représenter les consommateurs ou d’autres structures faitières. Il va falloir réfléchir à un mécanisme dans lequel une fois que vous achetez, la remise est directement donnée sur la présentation d’une quittance. Comme l’a dit le président de la transition qu’ils ont fait des efforts, mais ça n’a pas été suivi. Ça n’a pas été suivi parce que le mécanisme n’est pas bon. L’autre chose qu’il faut avoir, c’est le long terme. Il faut qu’on balise suffisamment de ressources aujourd’hui pour relancer l’économie. Cette relance de l’économie va consister à puiser les ressources, la mobilisation des ressources à long terme. Il faut qu’on arrête de penser que ce sont les autres qui vont venir nous aider. Nous avons aujourd’hui des ressources naturelles qui sont disponibles, il faut mobiliser les ressources et les injecter dans les secteurs de l’agriculture, l’élevage et la pêche. On pense qu’à partir de l’économie réelle qui est basée sur ces trois secteurs, au bout d’un certain nombre de temps, nous aurons l’autosuffisance alimentaire et nous serons dans la mesure de pouvoir exporter l’excédent vers d’autres pays ou sinon de les transformer à travers les structures locales crées à ce effet.

 

Votre mot de la fin ?

 

C’est de dire que les Maliens doivent avoir à l’esprit que nous n’avons que le Mali. Nous devrons tout mettre en œuvre pour sauver notre pays. Cela ne se fait que dans l’unité de l’action. Nous devons tous être orientés à comment sécuriser notre pays, à comment développer notre pays. Et tous les projets des partis politiques doivent être structurés sur une connaissance scientifique réelle qui va nous permettre d’orienter le pays vers un développement économique, social et culturel. Regardons dans la même direction, soyons unis pour faire face à l’adversaire commun qui est le Capital bancaire financier mondial. Parce que c’est l’économie mondiale qui nous étouffe, ce sont eux qui nous empêchent d’avoir les ressources nécessaires, ce sont eux qui nous empêchent d’avoir la vision d’un développement réel. Si nous devons nous passer de l’aide internationale, il va falloir que nous nous mettions au travail. Serrons donc la ceinture pour y arriver.

 

Propos recueillis par Hadama B. FOFANA

Le Républicain

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