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Nord du Mali : Colère contre les « jusqu’au-boutistes » de la CMA

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L’escalade que prend la détérioration des relations entre les autorités maliennes et les groupes armés de Kidal n’est pas du goût de tout le monde dans les régions du Nord. Les groupes signataires de l’Accord d’Alger sont tous loin de s’inscrire dans la logique de rupture entamée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Selon des sources crédibles, la population de Kidal n’est pas contente des « jusqu’au-boutistes » de la CMA qui ont introduit la guerre au Mali en faisant recours à des groupes terroristes.

 

Les groupes armés membres de la CMA viennent de recourir une fois de plus à l’alliance avec les terroristes. C’est ainsi que Iyad Ag Ghali, l’homme le plus recherché en Afrique par le département d’Etat américain pour terrorisme s’est rendu à Kidal récemment. Les Américains qui ont même mis la tête de Iyad à prix n’ont pas condamné la rencontre entre les membres de la CMA et le plus grand terroriste d’Afrique. On en vient à se poser des questions sur la volonté réelle des Américains à combattre le terrorisme au Sahel.

 

 

Ce qui est sûr, c’est que les groupes armés qui ont tendance à se radicaliser ne peuvent plus compter sur des alliés locaux. La population de la région de Kidal est fatiguée d’une décennie de vie sans école, sans administration et sans activité économique viable. Les autres groupes armés signataires de l’Accord d’Alger seront dans l’obligation de s’opposer à l’embrasement des régions du Nord. D’ailleurs, les groupes qui forment la CMA sont numériquement minoritaires dans les régions du Nord. La plupart des groupes d’autodéfense ont clairement fait savoir que leur objectif n’est pas l’escalade.

 

La CMA qui a refusé de se joindre au Groupe touareg Imghad et alliés (GATIA) pour combattre les terroristes est obligée de se chercher de nouveaux alliés. C’est ainsi qu’elle est tombée dans les bras de Iyad Ag Ghali dont les troupes sont en train d’être combattues par d’autres terroristes, ceux de l’Etat Islamique. Le GATIA qui est en train de lutter contre le même Etat islamique a demandé en vain l’aide de la CMA. Et les représentants de la CMA qui sont dans les institutions de la transition ont clairement dit qu’ils veulent seulement combattre l’armée malienne.

 

C’est dans ce contexte qu’un des groupes armés signataire de l’Accord d’Alger a fait savoir qu’il soutient l’Etat malien. En effet, les Mouvements de l’Inclusivité ont dit dans un communiqué avoir été surpris d’entendre RFI, évoquant la rencontre de la Communauté internationale avec la CMA, faire croire que le Cadre Stratégique Permanent (CSP) regroupe tous les Mouvements Signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger (APR). Les Mouvements de l’Inclusivité se sont inscrits en faux contre cette affirmation prétentieuse aux allures négationnistes.

 

 

 

 

En réalité, tous les mouvements signataires de l’Accord d’Alger ne sont pas inscrits sur les listes du CSP. De même, ils ne « sont pas tous sur celles de la CMA qui tente de dissimuler son infortune sous le couvert du l’hydre toujours en gestation appelé CSP », à en croire un communiqué diffusé par les Mouvements de l’inclusivité. Ces groupes armés, dans leurs soucis constants de contribuer à la paix et à la Réconciliation, se réservent le droit de se prononcer sur la rencontre à Kidal qui semble préoccuper plus des puissances occidentales que le peuple malien.

 

Par ailleurs, les Mouvements de l’Inclusivité soutiennent fermement la décision des autorités de la transition de réfuter toute rencontre intermalienne en terre étrangère. Pour eux, les mouvements signataires sont tous présents dans les différentes institutions de la Transition.

 

C’est pourquoi les Mouvements de l’Inclusivité rappellent que la priorité pour les populations demeure la paix en général et le DDR Intégration en particulier pour des milliers de jeunes qui attendent, toujours armés, d’intégrer les corps militaires et civils.

 

La sortie des Mouvements de l’inclusivité est un camouflet pour les irrédentistes de la CMA qui sont aussi combattus par des groupes sédentaires. Un embrasement des régions du Nord n’arrangera pas la CMA et ses alliés, surtout que les populations sédentaires gardent toujours une dent contre la CMA pour les crimes de viols et de pillages commis en 2012 dans des villes comme Gao.

 

Soumaïla Diarra

Source: Le Pays

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