Tout est parti d’une intervention de Mme Aminata Cheick Dicko au Conseil de Sécurité de l’ONU le 27 janvier dernier. Elle a témoigné en défaveur de l’Armée malienne en parlant des exactions commises par ses partenaires russes. Cela a fait un tollé sur la toile sur fond d’invectives et d’autres menaces contre la personne de l’intervenante. A cet effet, la CNDH a émis un communiqué le 3 février, pour exprimer ses vives préoccupations et inquiétudes par rapport à certains propos véhiculés sur les réseaux sociaux, qu’elle juge, incitant à la haine et à la violence contre les Défenseurs des Droits Humains, tout en invitant l’Etat à son devoir de protection.
“Aux termes de l’article 13 du Décret n°2020-0087/P-RM du 18 février 2020 fixant les modalités d’application de la loi relative aux Défenseurs des Droits de l’Homme, « (…) la CNDH est chargée d’assurer la protection des Défenseurs des Droits de l’Homme (…) ». A ce titre, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) est de plus en plus préoccupée et inquiète par rapport à certains propos véhiculés sur les réseaux sociaux incitant à la haine et à la violence contre les défenseurs des droits humains’’ pouvait-on lire dans ce communiqué.
C’est dans ce contexte qu’elle (la CNDH) a rappelé à l’Etat ses obligations de protéger les Défenseurs des Droits de l’Homme conformément à l’article 15 de la Loi n°2018-003 du 12 janvier 2018 relative aux Défenseurs des Droits de l’Homme, qui dispose: « l’Etat doit protéger les Défenseurs des Droits de l’Homme, les membres de leurs familles et de leurs collaborateurs lorsqu’ils sont confrontés à une situation de risque ou de danger dans l’exercice de leurs activités ».
La CNDH a, ensuite, invité les populations surtout les utilisateurs des réseaux sociaux à plus de retenue pour une paix durable gage d’une meilleure condition de jouissance des droits de l’Homme, avant de recommander à la presse écrite et audio-visuelle de se garder de relayer les messages incitatifs à la haine et à la violence. Cependant, au nom de son organisation, Aguibou Bouaré a réitéré son soutien ferme aux Forces de Défense et de Sécurité dans leur combat contre le terrorisme dans le strict respect des Droits de Homme et du Droit International Humanitaire. Avant de rappeler que pour la CNDH, la protection des Droits de l’Homme est une responsabilité partagée.
Par Mariam Sissoko
Le Sursaut