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Pour les travaux de voirie et d’entretien routier à Bamako : « Il faut nommer des directeurs communaux et les responsabiliser » dixit Oumar Diakité, Comptable de SOPROMAC Immobilière

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L’insalubrité est un problème criard et préoccupant qui étouffe les populations de Bamako, les empêche de respirer de l’air pur et peut même être source de maladies. Malgré les efforts, certes insuffisants, déployés par les autorités, la capitale malienne ne semble pas suivre l’évolution des villes modernes comme le souhaitent les gouvernants. Les moyens utilisés pour l’entretien routier sont rudimentaires. Nous avons engagé la réflexion avec Oumar Diakité comptable à la SOPROMAC IMMOBILIÈRE. Il nous livre, dans cet entretien, ses impressions et donne des pistes de solutions.

 

Le Matinal : Bonjour Monsieur Diakité. Aujourd’hui, la capitale malienne est gangrenée par un problème d’insalubrité, qu’en pensez-vous ?

 

Oumar Diakité : Pour moi, c’est un sentiment d’indignation. C’est un constat amer et les mêmes problèmes demeurent depuis de nombreuses années. Les caniveaux manquent d’entretien. Même s’il y a un semblant d’entretien, les déchets y sont déversés. Et des caniveaux mal entretenus dégradent les routes.

 

Le Matinal : Donc, c’est l’inconduite et l’incivisme au niveau des populations ?

 

Oumar Diakité : Oui, en grande partie. Car le gouvernement s’attèle à ériger des infrastructures pour la population à coup de milliards et il est de notre devoir de les entretenir. Nous devons, chacun, en ce qui nous concerne, jouer notre partition et accompagner l’État. On doit mettre fin au principe de l’État providence.

 

Le Matinal : Mais est-ce qu’il n’y a pas une fuite de responsabilité de la part des municipalités car une partie de l’entretien de la ville de Bamako leur incombe ?

 

Oumar Diakité : Pour faire évoluer la situation au Mali, je pense personnellement qu’il faut annuler purement et simplement les élections municipales au Mali. Il faut changer les mairies en directions régionales. Pour moi, c’est un palliatif. Cela me semble d’autant plus important et urgent qu’il y a beaucoup de maires analphabètes sans plans de développement et de conception. C’est un goulot d’étranglement pour l’évolution de nos villes.

 

Le Matinal : Est-ce que l’engagement de l’Etat n’est pas aussi insuffisant ?

 

Oumar Diakité : Bamako s’agrandit démesurément du jour au lendemain. Le recours aux balais pour l’entretien de cette ville est rédhibitoire. Il faut des moyens et des techniques nouvelles et se défaire de l’archaïsme d’un autre temps.

 

Le Matinal : La société TOGUNA-SA a doté certaines structures institutionnelles en bennes et pelleteuses. Cela peut-il constituer une panacée aux problèmes d’assainissement de Bamako ?

 

Oumar Diakité : Ce sont des cas isolés. Je remercie la société TOGUNA-SA pour ça. Beaucoup d’entreprises peuvent imiter cette société agro-industrielle. C’est des panacées à l’instabilité sanitaire au Mali.

 

Le Matinal : Quelle expertise faites-vous de l’incivisme des Maliens en tant que représentant d’une structure immobilière comme la SOPROMAC ?

 

Oumar Diakité : C’est l’assainissement des voies qui constitue une préoccupation pour moi. Vous convenez avec moi que les routes sont en train de se dégrader considérablement à Bamako. Ici, les goudrons sont envahis par de sables, et avec la pluie, les dégâts sont considérables. Et croire qu’on injecte des milliards pour la construction des routes, c’est un gâchis énorme. Les occupants des magasins, maisons et usagers qui jouxtent les routes doivent s’y mettre pour l’entretien routier. Ils doivent balayer devant leurs habitats. C’est ça aussi le civisme.

 

Le Matinal : Et quelle alternative pour les balais ?

 

Oumar Diakité : Il faut mécaniser, il faut enlever les ânes, mettre fin au règne du balai. L’utilisation des charrettes et ânes, déjà très fatigués, dégrade l’image d’une si belle capitale. En ce 21ème siècle, voir des ânes se pavaner encore sur certaines artères de Bamako est rétrograde et malveillant.

 

Le Matinal : il y eu une tentative de modernisation et de mécanisation avec le groupe OZONE…

 

Oumar Diakité : Ce fut un échec cuisant. De Niamana à Sébénikoro, Bamako est vaste. Encore une fois, les balais appartiennent à une autre époque. Certains diront que cela vaut mieux que rien. Que NON ! On ne peut pas balayer du sable sur des kilomètres, sachant qu’il y a des objets insalubres à enlever qu’on laisse sur place sans oublier les défécations. La démocratie est une doctrine qu’on peut la repenser à notre façon de vivre. Des maires ne sont là que pour vendre des terrains. C’est pour désorganiser davantage. Il faut nommer des directeurs nationaux des communes et les responsabiliser. Les maires sont des politiciens qui n’ont pas d’idées pour l’avancement des communes pour la plupart. Et beaucoup existent pour l’appât du gain.

 

Le Matinal : Quel appel aux autorités ?

 

Oumar Diakité : Je lance un cri d’alerte aux autorités afin qu’un jour, on peut circuler dans notre ville sans avoir à sauter sur les flaques d’eau, sans se salir. Et tout le monde doit s’y mettre, populations et gouvernement compris. Même s’il faut organiser des journées de salubrité.

 

 

 

Par Issiaka SIDIBÉ

Le Matinal

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