En marge des travaux de la 5è conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés (PMA), le Premier ministre a multiplié les contacts au niveau bilatéral. Hier, Dr Choguel Kokalla Maïga s’est entretenu avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Vershineen.
C’était en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et d’autres membres de la délégation.
Ces dernières années, la coopération entre notre pays et la Russie s’est densifiée. À Doha, Sergey Vershineen et Dr Choguel Kokalla Maïga ont procédé à une analyse de l’évolution de cette relation bilatérale.
Un exercice d’autant plus aisé que les parties ont la même lecture des défis à relever. Elles s’épaulent sur les plans sécuritaire et diplomatique. Le vice-chef de la diplomatie russe est certain que cette relation se développera davantage dans tous les domaines. Et pour cause, a-t-il soutenu, «nos intérêts coïncident et nous pouvons aller de l’avant sur les plans politique et économique ».
Tel est également le souhait du chef du gouvernement qui a tenu rappeler à « nos amis russes» que les choix du Mali s’articulent autour de ces trois principes : le respect de la souveraineté, le respect des choix de partenaires stratégiques et la défense des intérêts du peuple malien. Dans toutes ses interventions à Doha, le Premier ministre répète systématiquement ces principes, sur la base desquels notre pays définit ses relations au niveau bilatéral. Il se trouve qu’aujourd’hui, s’est-il félicité, « la Russie tire dans la même direction ».
Ce pays est surtout sur la même longueur d’onde que le nôtre sur les questions de souveraineté et de lutte contre le terrorisme. À ce propos, Dr Choguel Kokalla Maïga a rappelé que la Russie a été l’une des plus grandes victimes de ce fléau.
Elle a en effet connu, il y a une décennie, des attaques terroristes d’envergure. L’on comprend dès lors le sens de son engagement aux côtés du Mali. Pour le Premier ministre, notre pays, dans le cadre de cette coopération pragmatique, peut tirer profit de l’expérience russe. Mais aussi et surtout, ce pays frère, en tant que puissance militaire, peut satisfaire une bonne partie de nos besoins en matière d’équipements militaires.
En outre, le chef du gouvernement a évoqué l’appui que les Russes peuvent apporter au Mali dans le domaine de la sécurité alimentaire. Il convient de souligner que les deux États ont déjà conclu des accords importants sur le blé, les engrais, le pétrole… Ils entendent élargir l’éventail à d’autres produits.
La volonté commune affichée lors de cette audience est de poursuivre les échanges afin de dissiper totalement les problèmes qu’il y a eu par le passé entre notre pays et l’ex-Union soviétique. Et ce, pour que «notre coopération soit éminemment profitable à nos deux pays», a déclaré Dr Choguel Kokalla Maïga.
Sur le plan diplomatique, les parties sont convenues de coopérer davantage au niveau du Système des Nations unies où «certains amènent des embargos contre le Mali et qui sont systématiquement bloqués par les Russes». Ces derniers sont aussi très « enchantés que nous soyons ensemble pour éviter la bataille diplomatique contre la Russie», a ajouté le Premier ministre, convaincu que cette lutte commune contre le terrorisme et pour un rééquilibrage des relations internationales, sera forcément gagnante.
Cette audience s’est également voulu une rencontre préparatoire à la grande visite que le peuple russe attend du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Ce déplacement, de l’avis de Choguel Kokalla Maïga, sera «l’apogée contemporaine de la relation bilatérale entre les deux pays».
Envoyé spécial
Issa DEMBELE
L’Essor