Pour faciliter la prise en charge psychologique des victimes des violences basées sur le genre (VBG), Muso Kunda (musée de la Femme) offre une cellule d’écoute psychologique logée sur place. L’ouverture officielle de cette cellule a eu lieu avant-hier (lundi 6 mars 2023) au Musée de la femme.
Opérationnelle depuis le 2 février 2023, la cellule d’écoute psychologique mise à la disposition des victimes des violences basées sur le genre par le Musée de la femme/Muso Kunda a été officiellement ouverte le lundi dernier. C’était en présence de plusieurs défenseurs des droits de la Femme, dont la Directrice de Muso Kunda, Mme Diallo Salimata Ouattara.
A travers cette initiative, le Musée de la femme entend contribuer efficacement à la lutte contre les VBG. En effet, cette cellule a pour objectif d’assurer le bien-être psychologique des victimes à travers notamment l’écoute, le diagnostic et l’accompagnement des victimes. Muso Kunda entend également s’investir dans la sensibilisation par des causeries débats, la projection des films, la réalisation des émissions radiophoniques afin de permettre aux victimes de briser le silence.
Selon le système de gestion de l’information sur VBG, le Mali a enregistré 2 033 survivantes entre juillet 2020 et septembre 2021. Ce chiffre alarmant, qui a atteint 3 000 en juillet 2022, ne pouvait laisser Muso Kunda indifférent. D’où l’ouverture de cette cellule d’écoute psychologique des victimes de VBG. Aussi, 6 650 cas de violences basées sur le genre ont été enregistrés en 2020.
Ce chiffre a atteint 14 264 cas en 2022. Et 68 % des victimes des VBG n’ont jamais cherché de l’aide. Seulement 19 % cherche de l’aide dont 12 % réussissent à en avoir. C’est ce qu’a indiqué la représentante du ministre de la de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Djénéba Diakité (membre de Wildaf/Mali) qui s’est surtout manifestée en tant que défenseure des droits de la Femme. Les questions de prise en charge psychologiques des victimes de VBG ont été abordées par la psychologue Habibatou Sinaba Touré de la Cellule d’écoute du Musée de la femme et le psychologue-clinicien Adrahamane Coulibaly de l’Association pour le progrès et la défense des femmes maliennes (APDF/Mali).
Plusieurs autres suggestions et propositions ont été également faites par les participants en vue d’atténuer les violences basées sur le genre. Ces propositions ressortent, entre autres, que la hausse des VBG est aussi liée au manque d’éducation au niveau de la famille. Pour la défenseure de droits de femme et écrivaine malienne, Oumou Ahmar Traoré, il faut aussi intégrer parmi les VBG les violences culturelles qui touchent aussi les femmes et qui sont généralement causées par d’autres femmes.
Certaines sont souvent traitées de «Ninja» (celles qui portent le hijab), de «Sakoro» ou vieille fille… La crise politico-sécuritaire a aussi beaucoup contribué à l’aggravation des VBG car les femmes sont généralement utilisées par les groupes armés pour se venger les uns des autres.
Pour tenter de trouver une solution à tous ces maux, la cellule d’écoute logée dans l’enceinte du Musée de la femme Muso Kunda reste ouverte tous les mardis et jeudis. Et une psychologue expérimentée sera à la disposition de ceux qui sont sujets à des brimades, abus ou problèmes affectant leur équilibre psycho-mental.
Oumar Alpha
Le Matin