À quelques heures de sa tournée africaine qu’il a entamée, mercredi 1er mars, par le Gabon, le chef de l’État français s’est adressé, lundi 27 février, à l’Elysée, aux peuples français et africain. Dans cette communication politique, il reconnaît l’échec de la politique de son pays en Afrique, annonce de nouvelles relations franco-africaines basées sur l’humilité et la responsabilité, félicite, à demi-mot la transition malienne pour avoir poussé son pays à changer de politique envers le continent africain et donne un coup de massue aux hommes politiques maliens alors même que la France a récolté et récolte même aujourd’hui les fruits de cette mauvaise gestion. Emmanuel Macron semble avoir une vision qui traduit la volonté de l’Elysée de changer de fusil d’épaule, dans ses relations avec l’Afrique. Une nécessité sans doute dictée par la montée en flèche du sentiment anti-français dans certains paysDans son discours du 27 février 2023 qui entre en droite ligne de sa déclaration de Ouagadougou en novembre 2017, ce n’est pas la volonté politique qui lui manque. Mais la France peut-elle vraiment faire un changement? En effet, la mort maintes fois annoncée de la Françafrique, a toujours témoigné avec la réalité des faits. La France est aujourd’hui à un moment de son histoire ou les changements importants s’opèrent avec l’Afrique. Et si elle ne prend pas largement conscience qu’elle est aujourd’hui en déphasage avec la réalité et que le souhait de certains peuples africains est de voir un changement d’approche, les choses pourraient mal tourner pour elle. Et le flou grandissant du sentiment anti-français pourrait s’accroître. Il appartient donc à la France de savoir s’adapter à la nouvelle donne. Autrement, les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets, surtout si Paris doit retomber dans les mêmes erreurs.
Le président Macron semble-t-il avoir pris conscience de la situation ?
Particulièrement en Afrique de l’Ouest où elle a été contrainte de retirer ses forces dans certains pays comme le Mali et le Burkina Faso en pleines transitions politiques. Si nous devons le juger à travers son discours Emmanuel Macron ne manque pas d’intérêt pour la jeunesse africaine. La question que l’on se pose est celle de savoir s’il sera à la hauteur des attentes de cette jeunesse à la conscience de plus en plus éveillée et décidée à obtenir un partenariat d’égal à égal, dans la forme comme dans le fond, avec l’ancienne puissance coloniale.
Assitan DIAKITE
Source: L’Alternance