Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga est le premier officiel de la transition à dénoncer le soutien apporté à certains terroristes par des Etats puissants. Cette accusation longtemps restée peu commentée par d’autres responsables politique vient d’être soutenu par Dioncounda Traoré, l’ancien président de la transition de 2012. Selon l’ancien chef d’Etat, certains pays qui disent soutenir le Mali apportent des appuis importants aux groupes terroristes inconsciemment ou sciemment. La question que certains se posent est de savoir pourquoi l’ancien président est resté silencieux longtemps sur ce drame.
C’est peut-être une réponse indirecte au président français Emmanuel Macron qui s’est attaqué à la classe politique malienne récemment à la veille de son voyage en Afrique. Dioncounda est en effet un membre du parti politique l’Adema PASJ qui a gouverné le Mali pendant les trente dernières années. Quoi qu’il en soit, l’ancien président donne raison à Choguel Maïga qui répète très souvent la complicité entre des groupes terroristes et des puissances étrangères. Dioncounda n’a pas cité la France, mais il a parlé de certains pays arabes et leurs partenaires occidentaux.
Quant à Choguel, il a toujours été constant dans les accusations contre la France qui a soutenu clairement des groupes armés qui ont ouvert les hostilités en 2012. Les ex-rebelles ont été financés par des sources de financement français. On se souvient des passages de représentants de groupes armés sur les plateaux de télévision français. Des universitaires, des ONG et des diplomates français ont soutenu ces rebelles qui ont annoncé une alliance avec les groupes terroristes du nord du pays.
Choguel et son gouvernement ont porté cette affaire au-devant du Conseil de sécurité des Nations Unies. La réunion que le Mali demande depuis plusieurs mois pour porter à la face du monde les preuves de l’implication de la France auprès des groupes terroristes n’arrive toujours pas à avoir lieu en dépit de l’insistance des autorités. Une partie des preuves de l’Etat malien a rendue publique. Il y a par exemple des incursions d’avions français et notamment le largage de colis en faveur des terroristes sans oublier le transport de chefs terroristes blessés dans la nuit entre le Mali et le Niger voisin.
La position de Choguel est constante au sujet de l’implication de pays étrangers dans le financement du terrorisme. Dans son livre paru en 2018 sur la crise malienne, il a souligné le plan français visant à diviser le Mali. Depuis cette date, Choguel est devenu la bête noire de l’ancienne puissance coloniale dont le représentant diplomatique ne voulait pas de sa nomination comme Premier ministre en 2021.
Soumaïla Diarra
Source: Le Pays