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Financement du terrorisme: La France sur la sellette

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Le fait n’est pas nouveau : Des groupes terroristes opérant dans le Sahel bénéficient bel et bien de soutien de la France. Ce soutien multiforme se manifeste souvent par le paiement de rançons aux preneurs d’otages affiliés aux groupes terroristes. Les derniers événements (libération des otages français Olivier Dubois et l’américain, Jeffrey Woodke) apportent une preuve supplémentaire de la connivence (complicité ?) entre la France et le JINM. À en croire certaines sources, Paris aurait versé une rançon de 12 millions d’euros à 13 millions d’euros pour obtenir cette double libération. Alors question : La France devient-t-elle un État voyou et principal bailleur du terrorisme dans le sahel ?Au sujet de ces libérations beaucoup de commentaires circulent sur les tractations engagées depuis Paris pour arriver à convaincre les ravisseurs de lâcher leurs otages. Pour certains, l’opération, pilotée depuis Paris, n’avait qu’un seul objectif : Offrir aux terroristes (plus précisément au JNIM de Iyad Aghaly) un joli pactole de plus de 10 millions d’euros en vue de permettre à ce groupe terroriste d’acquérir armes et munitions. Ainsi selon plusieurs sources de Niamey (Niger) à Kidal, les services français (avec l’aval de l’Elysée) auraient, en effet, mis à contribution plusieurs personnes dont le Président Bazoum et Ahamada AG Bibi (responsable de la CMA). Mission pour ces deux hommes : S’impliquer dans les négociations pour obtenir la libération des otages. D’autres réseaux d’intermédiaires au Niger et au Nord du Mali ont été mis en branle.

 

Des accusations contre la France

 

Il faut dire que ce n’est pas la première fois que des informations sont véhiculées sur le financement du terrorisme par les Autorités françaises. En effet, le paiement de rançons a toujours constitué une aubaine pour les terroristes. Combien de millions d’euros la France a, elle, payé aux groupes terroristes ces dernières années ? Nul ne sait.

 

Cependant la France a toujours été sur la sellette au Mali et dans le reste des pays du sahel lors des différentes prises d’otages. Ainsi, l’une des affaires les plus retentissantes aura été la prise d’otage d’Arlit (Niger). Cette affaire avait défrayé la chronique dans la sous-région et même en France. A ce sujet le quotidien français Le Monde avait révélé qu’une somme de 20 à 25 millions d’euros avait été versée aux ravisseurs.

 

Championne du paiement des rançons

 

Plus accablant pour le pays de Macron, c’est cette enquête consacrée au business des otages publiée par le New York Times en 2014. Selon cette enquête, la France serait championne du paiement des rançons à al-Qaida. Depuis 2008 la somme versée par Paris à différents groupes terroristes en guise de rançons est estimée à 58 millions d’euros. Le gouvernement français a toujours nié négocier avec les terroristes kidnappeurs, encore moins verser une quelconque rançon. Pourtant, Paris se classe devant le Qatar, Oman, la Suisse et l’Espagne, selon les estimations du NYT. Dès lors, les prises d’otages seraient devenues la principale source de financement des réseaux terroristes. Au total, Al-Qaida aurait amassé 93 millions d’euros en six ans, selon le Trésor américain. La valeur d’un otage était estimée en 2003 à 150 000 euros, elle a flambé, pour atteindre aujourdhui plus de 7 millions.Des sommes qui permettent aux groupes de recruter, former, acheter des armes. « Enlever des otages est un butin facile », avoue ainsi Nasser al-Wuhayshi, leader d’Al-Qaïda, dans la péninsule arabique et cité par le journal américain, « cest un marché juteux ». Sur les 53 otages enlevés depuis cinq ans par les différentes factions dAl-Qaida, essentiellement au Maghreb islamique, un tiers était français. Un otage français vaut-il plus cher qu’un otage britannique ? Oui, et la raison est simple : Américains et Anglais refusent de payer, ils sont plus rarement ciblés.

 

Le recours massif aux enlèvements est devenu la principale source de financement. Et le comportement de certains pays notamment, la France favorise les enlèvements. : « C’est une politique à double-face. ».JINM en lui versant un joli pactole d’euros. Ce soutien financier (ce n’est pas une première) intervient au moment où le JINM est en mauvaise posture sur le terrain face à Daech.

 

Le JINM est surtout en grande difficulté face aux opérations d’envergure des FAMA qui multiplie les frappes aériennes contre les bases et les positions du mouvement terroriste.

Le doute n’est guère permis : La France est aujourd’hui le principal bailleur des terroristes qui opèrent dans le Sahel. Et le soutien français devient de plus en plus manifeste mais il ne suscite aucune réaction ni de l’ONU, ni d’autres partenaires qui observent tous un silence de carpe.

 

Pourtant, les Autorités maliennes avaient dénoncé cette duplicité et cette complicité françaises auprès des Nations unies, où une plainte malienne est sur la table du Conseil de sécurité. Mais Paris a tout mis en œuvre pour bloquer l’examen de cette plainte malienne. Et pour cause…

 

M Sanogo

Source: L’Aube

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