Son passage très remarquée au sein de cette Ong militait en faveur de son retour, après une bifurcation réussie au ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille
Il faut de l’audace pour étudier la médecine, lorsqu’on est une femme. Son exploration personnelle de la médecine ne demeure pas sans fruit : elle décroche son doctorat en médecine en ex-URSS à l’Université Patrice Lumumba. La médecine peut susciter le féminisme. Ou pas. Mais chez Dr Diakité Aïssata Kassa Traoré qui l’a pratiquée, elle a amené une liberté de parole et d’actions à même d’aider ses sœurs à s’épanouir. Son exercice a fait naître aussi chez elles l’indignation, car elle leur a fait observer les inégalités de traitement entre hommes et femmes. Féministe éminemment courageuse et talentueuse, elle a consacré plus d’un quart de siècle à s’occuper de la santé sexuelle et de reproduction, de prévention et de la prise en charge du VIH/Sida au sein d’une organisation non gouvernementale dénommée Association de soutien pour le développement des activités de population, en abrégé ASDAP. Affectueusement appelée Assa Prado, acronyme du Programme pour adolescent, elle est très reconnaissable par sa silhouette d’ébène qu’elle promène sans murmure dans les rues et ruelles de Koutiala, sur les pistes de villages pour que nul ne reste au bord de la route. Le droit à la santé pour tous ne saurait être un vain mot.
Parfois, elle paraît posséder le don d’ubiquité. Au terme d’une réunion harassante, Dr Diakité Aïssata Kassa Traoré courait à la rencontre de ses sœurs avec qui elle a multiplié des rencontres. Et aussitôt rentrée de ces visites de prise de travail, elle s’occupait de son foyer, de la popote. Être maman : c’est un boulot à plein temps. Mais ça signifie quoi exactement ? Difficile de s’accorder sur une définition précise tant les aspirations et les envies des mères divergent ! Chacune a sa propre vision de la maternité mais il y a un dénominateur commun, c’est que toutes les femmes sont bouleversées par l’arrivée d’un bébé dans leur famille. Une nouvelle vie commence, et il faut alors apprendre à composer avec 1001 contraintes, désirs et ambitions.
Elle n’a pas cessé d’étonner grâce à son courage et sa perspicacité. Ce qui l’a valu d’être appelée au gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta pour faire avancer la cause de la femme et de l’enfant. Elle a été de tous les combats en faveur de la promotion de ces droits.
Son passage très remarquée au sein de l’Ong ASDAP militait en faveur de son retour où elle ne se privait point de livrer des conseils à ses sœurs afin de concilier vie professionnelle et vie privée, de vivre pleinement leurs rêves sans freiner leurs carrières ou de consacrer leur vie professionnelle à un combat qui leur tenait à cœur. Une chose est sûre : sa détermination et son courage laissaient parfois sans voix. A juste raison, elle a été récemment désignée présidente de l’ASDAP. Chapeau ! Son parcours changera peut être la vôtre après avoir lu son portrait.
Mah Thiam
L’Informateur