L’affaire OpenAI Mali est sans aucun doute la plus grande affaire d’escroquerie financière de l’histoire du Mali, par son ampleur, des milliards de nos francs, sa durée, au moins plusieurs mois. Cette histoire a touché des clients aux quatre coins du pays, dans les milieux sociaux les plus divers. En comparaison, la grande affaire d’escroquerie de l’histoire – la tontine de Ba Diallo – était non seulement moins importante, mais elle était aussi bien plus locale. L’affaire OpenAI Mali apparaît comme l’emblème criminel de la digitalisation.
A partir des témoignages de ses victimes, la question que tout le monde se pose : comment cette société a réussi à tromper autant de monde et à éviter tous les contrôles?
Entre gravité des faits et fascination, il serait bien utile de relater un jour dans les gazettes le parcours d’une bande d’escrocs sans envergure, auteurs d’une gigantesque arnaque. Stupéfiant. OpenAI Mali est vite devenu le tiroir-caisse de quelques petits malins qui ont salivé plus d’un en proposant une promotion exceptionnelle le 17 mars dernier variant de 10 à 50% sur les dépôts d’argent. La course effrénée au dépôt a pris fin avec la nouvelle faisant état de la fermeture des locaux et de la disparition du premier responsable.
En clair, le mécanisme n’est plus ni moins que la pyramide de Ponzi, un montage financier frauduleux qui fait miroiter des taux de rendement très élevés à des investisseurs, pour un risque pris extrêmement faible. L’offre est alléchante, et consiste à générer des revenus pour les anciens investisseurs grâce aux apports financiers des nouveaux arrivants. Cette escroquerie doit son nom à son inventeur, Charles Ponzi, employé du bureau de poste de Boston, qui mit en place la toute première arnaque de ce type en 1919. Depuis ce jour, le système pyramidal de Ponzi a été repris à plusieurs reprises, notamment par l’ancien président du Nasdaq, Bernard Madoff, arrêté en 2008 pour avoir instauré une pyramide de Ponzi de 65 milliards de dollars.
La pyramide de Ponzi repose sur un système d’investissement totalement faux et utopique. Le concept ? Attirer des investisseurs et leur promettre des taux d’intérêt particulièrement attractifs par rapport au risque pris et à leur mise de départ. Par exemple, le client A débourse 50. 000 F CFA. L’entreprise s’engage à lui reverser le double deux mois plus tard. Entre-temps, la société démarche de nouveaux clients en leur faisant la même promesse. Les clients B investissent à leur tour. Leur argent sert à reverser les 100.000F CFA promis au client A… et ainsi de suite ! Le système pyramidal de Ponzi est viable tant que des clients affluent et qu’ils se laissent tenter par ces promesses financières très alléchantes. Cette organisation peut alors subir une croissance exponentielle, jusqu’à ce que la chaîne se brise et que les nouveaux investisseurs soient lésés…
L’Informateur