L’occasion est belle en ce mois de mai dédié à la fête du travail pour se pencher sur les maux qui gangrènent le monde malien des travailleurs. En effet, ça n’est qu’un secret de Polichinelle que les maigres salaires que perçoivent les travailleurs de différentes corporations et secteurs sont loin de couvrir les dépenses familiales qui s’accroissent et s’exacerbent au point d’imposer à une majorité de chefs de famille une diversification des sources de revenus par d’autres activités parallèles. Une situation malencontreuse à bien des égards surtout quand on sait que l’insupportable vie chère s’est conviée dans les marchés laissant aphones vendeurs, acheteurs et même les revendeurs que sont devenus bon nombre de jeunes diplômés sans-emploi. Un autre grand bémol dans le domaine du travail est certainement l’inaction et le silence complice de l’inspection du travail dans notre pays qui n’est plus loin de devenir le syndicat des employeurs véreux qui surexploitent et malmènent leurs employés.
Par ailleurs si l’UNTM a fêtée dans la plus grande sobriété et simplicité ce 1er mai 2023 par une simple conférence de presse suivi d’une conférence débat, tous les deux événements placés sous le signe de la paix et de la cohésion sociale, il faut noter que la plus grande centrale syndicale du Mali n’a pas manqué d’attirer l’attention de l’Etat sur les revendications qui restent en souffrance tout en interpellant toujours les autorités sur la nécessité entre autres de l’intégration des enseignants des ECOM dans la fonction public mais également du combat contre la spéculation foncière.
Toutefois, au regard des abus constatés dans le monde malien du travail, il y’a surtout lieu d’impulser une nouvelle dynamique à l’inspection de travail pour que des travailleurs surtout ceux du secteur privé, plus exposés à l’exploitation par les employeurs, puissent voir en cette institution un vrai garant de leur bien-être professionnel.
Seydou Diakité
Le Témoin