Le rapport récemment publié par le Bureau du Vérificateur Général concernant la gestion de l’Autorité Routière (exercices 2017 à 2021) apporte la preuve de l’ampleur de la corruption et la délinquance financière dans notre pays. Les résultats de la vérification effectuée par le Bureau du Vérificateur Général au niveau de l’Autorité Routière a, en effet, révélé plusieurs irrégularités financières. Ainsi, ce rapport vient s’ajouter à un volumineux rapport du Végal transmis en décembre 2022 au Président de la transition, Assimi Goïta. En effet, le rapport remis au Chef de l’Etat relevait de nombreux manquements aux règles. Selon le Vérificateur général, il s’articule autour de 33 missions concernant des services centraux, des organismes personnalisés, des collectivités territoriales, ainsi que la gestion des fonds Covid-19. Précision : 22 dossiers ont été déjà transmis à la justice. Et les Maliens attendent encore les conclusions de plusieurs enquêtes judiciaires.
En attendant, le vérificateur général avait indiqué avoir effectué au cours de l’année écoulé 33 missions de vérification et transmis 22 dossiers aux procureurs. Cependant, il n’avait pas fourni l’indication sur les montants détournés aux préjudices de l’Etat et suite aux manquements aux règles. Il faut préciser que le dernier rapport remis au Président de la transition est axé sur 33 missions vérification du Végal. Des missions qui ont concerné des services centraux, des organismes personnalisés, des collectivités territoriales, une politique publique ainsi que la gestion des fonds Covid-19. Ces missions sont ainsi répartir : 20 vérifications financières et de conformité, 4 de performance, 8 de suivi des recommandations, et une évaluation de politique publique. Précision : les vérifications ont couvert essentiellement les domaines de la santé, des transports, de l’éducation, de la décentralisation, de l’énergie et de l’eau, des mines, du développement rural, des technologies de l’information et de la communication.Selon le Vérificateur général, les vérifications financières et de conformité ont mis en relief des faiblesses concernant la gestion administrative et financière dans les administrations publiques et les collectivités. Elles ont décelé, d’une part, des irrégularités administratives relevant des dysfonctionnements du contrôle interne et, d’autre part, des irrégularités financières. Les irrégularités administratives feront l’objet de vérifications de suivi des recommandations par le Bureau. Quant à celles financières, elles ont fait l’objet de transmission et de dénonciation aux autorités judiciaires. Et la direction générale du contentieux de l’Etat a été tenue en ampliation pour la défense des intérêts de l’Etat.
Mais avant, en 2021, le Bureau du Vérificateur général avait transmis 18 dossiers au président de la section des comptes de la Cour suprême. Dans la même période, 22 dossiers avaient été transmis aux procureurs de la République près les tribunaux de grande instance de la Commune III du District de Bamako, de Kayes et de Mopti, chargés des pôles économiques et financiers. Ainsi, la section des comptes de la Cour suprême a communiqué par écrit que 4 dossiers ont été déférés à son parquet général, et les 14 autres ont fait l’objet d’examen par les chambres compétentes.
Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune III du District de Bamako, chargé du pôle économique et financier, a aussi rendu compte des suites judiciaires accordées aux 16 dénonciations reçues au titre de l’année 2021. Idem pour le Pôle économique et financier de Kayes qui avait 5 dossiers pendant à son niveau, et pour celui de Mopti où il y a un seul dossier.Faut-il noter que ces vérifications et évaluations de l’année 2021 sont largement inspirées des saisines. De 50 en 2020, les saisines reçues par le Bureau sont passées à 64 en 2021.
Malgré tout, les Maliens s’interrogent et s’impatientent sur l’évolution de la croisade contre la corruption et la délinquance financière promise par les Autorités de la transition. En effet, la lutte contre l’impunité et l’enrichissement illicite sont toujours une demande forte des Maliens.
Mémé Sanogo
Source: L’Aube