Le Mali projette de se tourner vers le nucléaire civil et a annoncé à la Russie son intention de se doter d’une centrale.
Grand temps d’envisager l’option nucléaire ! Le Mali lorgne l’inclusion du nucléaire dans son mix énergétique. Le pays dispose d’importantes réserves d’uranium pour faire fonctionner pendant longtemps des centrales nucléaires de grande capacité. Potentielle solution pour pallier son déficit d’électricité et réduire son coût, améliorer son taux d’électrification très bas (48%), l’énergie atomique fait saliver. Sans électricité, difficile pour ces pays de se doter d’industries compétitives. Et le coût de production moyen élevé est supérieur à 101,9 FCFA /kWh alors que le thermique occupe une proportion importante et croissante dans la production d’électricité.
Le nucléaire est en outre la technologie de production d’électricité la moins onéreuse de toutes, hormis les réacteurs de type EPR. « Tout change avec l’avènement de solutions innovantes telles que les petits réacteurs modulaires (SMR) et les nanoréacteurs. Ces réacteurs, qui génèrent généralement jusqu’à 300 MWh, sont fabriqués en usine, ce qui réduit l’investissement initial par unité. Ils présentent des avantages en matière de sûreté et de sécurité, ce qui facilite leur usage dans les pays en développement. Enfin, son échelle rend la technologie SMR plus facilement déployable. Elle ne requiert pas d’extensions importantes de la capacité du réseau électrique et elle peut être amenée jusque dans des zones isolées. Ces caractéristiques font des SMR la technologie idéale pour surmonter nombre des problèmes financiers et d’infrastructures précités »de l’avis de Lassina Zerbo, ancien Premier ministre du Burkina, Président de la Commission de l’énergie atomique du Rwanda et du comité d’orientation du Réseau francophone international en conseil scientifique.
Le gouvernement a signifié à la Russie son intention de se doter d’une centrale.
C’est la Russie, via l’entreprise Rosatom, qui va construire la première centrale. Elle la livrera «clés en main» : combustible, construction, exploitation et gestion des déchets.Route longue
Dix pays africains ont clairement indiqué leur intention de se doter d’une centrale nucléaire en participant aux missions encadrées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) destinées à évaluer l’état de leurs infrastructures respectives. Mais la route est longue et difficile. Dans son rapport de juin 2022 sur la « nouvelle aube » de l’énergie atomique, l’AIE prend d’ailleurs des pincettes : même si cette source d’énergie reste, avec l’hydraulique, « l’épine dorsale de la production d’électricité à faibles émissions de CO2 » et « aidera à s’éloigner des combustibles fossiles plus rapidement et de manière plus sûre », la fission de l’uranium peut également « se heurter à une opposition publique et politique », concèdent les experts. Si bien que l’organisation internationale ne livre finalement « aucune recommandation aux pays qui choisissent de ne pas l’utiliser ». Preuve, s’il en fallait, qu’il s’agit toujours d’un sujet très sensible.
L’énergie nucléaire représente un type d’énergie parmi d’autres. Elle est différente de l’énergie fossile et des énergies renouvelables. Pour être produite, elle a besoin d’uranium, qui se trouve dans les sous-sols de la terre. Il s’agit d’un métal radioactif servant de combustible afin de produire de l’électricité et approvisionner un très grand nombre de foyers. La découverte de l’énergie nucléaire remonte à avant la seconde guerre mondiale grâce aux travaux de Marie et Pierre Curie. Depuis, le nombre de centrales nucléaires ne cesse de croître et certaines ont d’ailleurs marqué l’histoire.
Fanfan
L’Informateur