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Musique: Kar Kar, une fierté malienne

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Beaucoup de ses fans le connaissent par son patronyme (Kar Kar). Il s’appelle en fait Boubacar Traoré. Celui-là même qui a émerveillé, par son talent et sa maitrise de la guitare, toute une génération : la Génération des années 60. « L’Aube » est allé à la rencontre de cet artiste aux qualités indiscutables.

 

Boubacar Traoré dit Kar Kar est apparu dans les années 1960 comme une vedette et un symbole du Mali indépendant. Une indépendance à laquelle il dédia ses premières chansons. A partir de 1961, le talentueux artiste se relève au grand jour avec 8 morceaux, parmi lesquels « Mariama », « Kayes Ba », « Chachacha »… Ces morceaux lui ont, certes, valu une notoriété dépassant nos frontières, mais c’est surtout avec sa chanson « Mali Twist » que Kar kar a connu un succès international. Cependant, il n’effectue aucun enregistrement et ne bénéficie par conséquent d’aucun droit d’auteur. Il resta très pauvre et devrait travailler pour joindre les deux bouts.Boubacar Traoré dit Kar Kar est né à Kayes (première région du Mali), en 1942. Il grandit dans cette même ville où il jouait au football. Il était, sans doute, le meilleur joueur de Kayes à l’époque.D’où son surnom « Kar Kar ». A la fin des années 50, suite à une blessure et sous l’influence de sa mère, il décida d’arrêter de jouer au football. Vers 1957-1958, il commença à s’intéresser à la musique en restant en compagnie de son grand frère, Kalilou Traoré qui jouait à la guitare tout le temps à la maison. Celui-ci a fait huit ans d’études musicales à Cuba. C’est ainsi que Boubacar Traoré se passionna pour la musique, précisément pour la guitare. Ainsi, il débute seul son apprentissage de la guitare, pendant presqu’une année en prenant en cachette celle de son grand frère. Un jour, en rentrant dans la maison, son grand frère, Kalilou entendit la musique provenant de sa chambre. L’aîné est impressionné par les notes de son jeune frère. C’est ainsi qu’il décida de l’apprendre à jouer de la guitare. En 1961, il est à la « Radio Mali » (actuelle ORTM) pour enregistrer 8 morceaux dont « Mariama », « Kayes Ba », « Chachacha », « Soundiata »…

 

L’amour pour la patrie

 

L’émission “Les Auditeurs du Dimanche”, lui conféra une notoriété sans pareille. Ses chansons passaient en boucle pendant des heures, au grand bonheur des auditeurs et de ses fans. Parmi les 8 chansons, c’est « Mali Twist » et « Mariama » qui vont connaitre un succès remarquable dans tous les pays de l’Afrique de l’Ouest et dans le monde entier.

 

« Le peuple malien m’aimait. J’étais son James Brown et j’en étais fier. Mais je n’avais même pas de quoi me payer des cigarettes », confie Kar kar. Qui explique qu’à l’époque, avec le socialisme au Mali, la musique ne nourrit pas son homme. Seule sa passion pour la musique et son amour pour la patrie lui ont permis de tenir. « On n’avait pas aussi à se plaindre puisque la vie n’était pas chère comme actuellement… », Ironisait-il.Kar kar était la star incontestée des grins, des petits clubs locaux… Mais il menait une vie dure. Qui l’obligea, en 1965, à arrêter sa carrière musicale. « Je suis resté à Kayes. Je ne faisais plus de musique. J’ai donc essayé de gagner ma vie autrement », a affirmé l’artiste au talent incontestable. C’était le début d’une nouvelle vie, celle faite de petits commerces à Kayes. Au même moment, il cultivait aussi pour nourrir sa famille. Cette situation durera 20 ans jusqu’au jour où la télévision nationale décida de présenter ce talent caché à ses téléspectateurs et au monde entier. C’était en 1987.

 

Son passage à la télévision au cours d’une émission « Grand public », fut une résurrection. Enfin ! La roue se remet à tourner, cette fois-ci, dans le bon sens. Les concerts dans le monde s’enchaînent. Kar kar s’installe finalement (avec toute sa famille) à Bamako, d’abord en location avant de bâtir sa propre maison à Lafiabougou (un des quartiers de la capitale). Il y demeure toujours avec sa famille.

 

Avec 8 albums à son actif et plusieurs distinctions reçues en Europe et en Amérique, Kar Kar continue de faire vibrer les scènes d’Europe, d’Amérique et d’Afrique. Son nouvel album “Mbalimaou” (mes parents), est disponible depuis janvier 2015. Dans les semaines à venir, il devrait se rendre au Brésil pour un grand concert dédicace.

 

Mohamed Sylla

 

Source: L’Aube

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