qu’il peut se présenter, d’autres non. Le principal intéressé, lui, reste silencieux. Entre doute et suspicion, la candidature du Col Goita se précise. C’est du moins l’impression que lui-même en a donné, la semaine derrière, à travers sa descente inattendue dans l’arène pour booster le « OUI » en faveur du référendum, notamment à Ségou et à Bamako. Il était même annoncé à Kayes pour le redémarrage du chemin de fer avant d’annuler son voyage. Devant une foule excitée, le Col qu’on qualifiait de taciturne est apparu devant dans la peau d’un candidat. Avec des mots bien choisis dans un ton juste, il a su galvaniser les ségoviens massivement mobilisés pour lui témoigner leur gratitude. Ça n’est pourtant pas le seul indice d’une possible candidature du Col Assimi. A neuf mois dudit scrutin, à en juger du moins par le dernier calendrier, aucun candidat potentiel n’arrive à se démarquer. Et si, de bonnes sources, l’homme n’aurait jamais confié à quiconque son intention de briguer la magistrature suprême, aux yeux de nombreux observateurs avisés il n’aurait d’autre choix que de conserver le pouvoir, au moins pour un mandat, le temps de terminer les œuvres qu’il a entamées dans le cadre de la refondation du Mali. Et c’est ce que lui-même, de façon voilée, a laissé entendre au Stade Amary Daou de Ségou, en expliquant aux Segoviens qu’on atteint le point de non-retour. Allusion est faite vraisemblablement au départ de la France, au choix de la Russie comme partenaire privilégié entre autres.
Quid des verrous…
Seulement voilà : selon la Charte de la Transition, qui tient lieu de loi suprême, la candidature des dirigeants de la Transition, dont le président est quasiment impossible. Pour ce qui est surtout du président de la Transition, il est explicitement dit qu’il ne peut pas être candidat et que cette disposition ne peut pas être l’objet de révision dans la Charte. Un obstacle qui demeure même en cas d’adoption de la nouvelle constitution. Et pour cause, la charte de la Transition reste en vigueur jusqu’à la prestation de serment du nouveau président de la République. Sauf que la loi électorale adoptée et révisée en juin 2022 ouvre la voie à une éventuelle candidature du colonel Assimi Goïta. Selon l’une de ses dispositions, en effet, “tout membre des Forces armées ou de sécurité qui désire être candidat aux fonctions de président de la République doit démissionner six mois avant la fin du mandat en cours du président de la République”.
Et pour les partisans de cette candidature, il y a lieu d’apporter des explications à ses verrous car selon leur explication, s’il est clair qu’Assimi ne peut être candidat aux termes de la charte de la transition, il n’est nullement mentionné qu’il ne peut pas démissionner pour briguer la magistrature suprême.
Amidou Keita
Source: Le Témoin