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AN 8 de l’accord d’Alger vu Par Dr. Ousmane Sy : « Conservons l’esprit, révisons l’écrit »

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Près d’une décennie, la mise en œuvre dudit Accord peine à être effective au niveau de toutes ses dispositions. Une situation mi-figue mi-raisin pour le Pr. de Droit Constitutionnel, Harouna Diallo.

 

Censé apporter l’accalmie et asseoir la paix au Mali, l’Accord issu du processus d’Alger continue d’alimenter les débats et de faire peser la menace sur une paix déjà fébrile. Pourtant, un Comité de suivi a été mis en place pour s’assurer du bon déroulement du processus de mise en œuvre. Cette mise en œuvre, toutes les parties concernées ne semblent pas la voir sous un même angle même s’il convient d’admettre qu’elle ne souffre pas d’une situation de statu quo. « C’est un accord politique passé dans une situation de crise. Il est intervenu en vue de trouver la paix entre deux parties en conflit. Huit ans après, la question qui se pose est relative à sa mise en œuvre. Au regard de l’évolution de la situation, l’on constate des avancées dans cette mise en œuvre avec l’insertion de certains cadres des groupes armés dans l’administration malienne ainsi que dans l’armée régulière. Avec le nouveau projet de constitution, la création du Sénat est aussi un acquis à mettre au compte de l’Accord tout comme l’éventuelle implication des légitimités traditionnelles à certaines décisions de justice à un certain niveau », note Harouna Diallo. Pour ce Pr. de Droit Constitutionnel, les choses avancent pourtant mais pas à un rythme souhaité de toutes les parties : « Malgré ces avancées, il convient de préciser que certaines dispositions de l’Accord doivent attendre pour des raisons de décentralisation ».

 

A la question de savoir si l’Accord est bon, notre interlocuteur a d’abord essayé de recadrer la question avant de laisser chacun deviner sa réponse. « La question ne doit pas se poser ainsi. L’Accord est bon tant qu’il cherche à remédier à une situation de crise, tant qu’il va ramener la paix. Mais en revanche l’Accord n’est pas bon lorsqu’il va créer une situation pouvant mener à remettre en cause l’unité, la souveraineté du Mali voire favoriser sa partition », a-t-il conclu.

 

A Cissouma

Mali Tribune

 

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