Dimanche, soit quatre jours après le coup de force contre le Président Nigérien, Mohamed Bazoum, les chefs d’Etats et de gouvernement de la Cedeao se retrouvaient à Abuja pour un conclave spécialement consacré à la situation nigérienne. Ce sommet extraordinaire, présidé par le chef d’Etat du Nigeria Bola Tinubu, président en exercice de l’organisation commune, a accouché de mesures plus sévères que celles prises lors des précédents putschs. Alors que l’Union africaine, à l’issue d’une réunion d’urgence tenue vendredi, accordait un délai de 15 jours aux militaires pour retourner dans leurs casernes et rétablir l’ordre constitutionnel, la Cedeao a réduit à une semaine l’ultimatum de restitution du pouvoir à Mohamed Bazoum. Cette échéance épuisée, les chefs d’Etats de la Cedeao préviennent que «toutes les options» sont envisageables y compris une intervention militaire. Alors que les armées concernées sont déjà en alerte, les chefs d’état-major de la défense” des pays de “la Cédéao doivent se réunir dans les prochains jours pour dégager un plan d’intervention. Et ça n’est pas tout. En plus de la fermeture des frontières aériennes et terrestres entre le Niger et les pays de la sous-région, l’isolement du Niger s’étend à l’interdiction de survol de l’espace communautaire à tout aéronef en provenance ou à destination du Niger. Par ailleurs, le conclave CEDEAO – Uemoa a décidé de la suspension «immédiate» de toutes les transactions commerciales et financières entre les pays de l’UEMOA et le Niger y compris celles portants sur les produits pétroliers, l’électricité, les biens et services, ainsi que du «gel des avoirs pour les responsables militaires impliqués dans la tentative de coup interdits également de voyager». Les avoirs financiers et monétaires du Niger et de ses entreprises publiques et parapubliques à la BCEAO et dans les banques commerciales des pays de l’UEMOA sont par la même occasion gelés pour la circonstance Les auteurs du putsch sont également tenus responsables de toute atteinte à l’intégrité physique du président à moitié déchu. Les opérations financières entre les banques nigériennes et les autres pays de l’UEMOA sont également suspendues au même titre que la transaction financière en faveur du Niger par les institutions de financement de l’UEMOA particulièrement la BOAD.
Par ailleurs, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA ont réaffirmé que le seul et unique Chef d’Etat du Niger est le Président Mohamed Bazoum. Conséquence : seuls les actes officiels émanant de sa personne ou de ses représentants sont reconnus.
Amidou Keita
Source: Le Témoin