représentants présents dans les organes décisionnaires des banques centrales.
Servitude volontaire des dirigeants africains
La Banque de France et le Trésor français exigent que lorsqu’on émet 1 Franc CFA, qu’on soit sûr d’avoir dans les caisses françaises 0, 20 F CFA sous forme de devises. Mais les Etats africains couvrent jusqu’à la totalité de l’émission monétaire. L’écart qui est de 80% pourrait servir à divers projet de développement dont des investissements. La question donc se pose : pourquoi nous détenons autant d’argent au sein du trésor public français que nous délaissons finalement ? Force est de constater que ce n’est pas la faute du Trésor français puisqu’il ne demande qu’une couverture à 20%.
C’est donc la faute aux dirigeants africains qui n’utilisent pas cette grande réserve pour financer des investissements structurels. La reconquête d’instruments de souveraineté que sont le budget et la monnaie sont des conditions sine qua non pour tout développement. Les banques centrales de la zone franc sont évidemment au courant et participent sciemment à ce système de rente qui est dénoncé par tout un continent.
Par ailleurs, le traitement de ses cadres et de ses retraités est dispendieux. Les élites africaines profitent de ce système pour s’en mettre pleins les poches au détriment de l’intérêt général. Pour avoir un niveau de vie prêt des standards occidentaux, ils sont prêts à sacrifier le développement de leur pays. Toute chose que l’écrasante majorité d’africains ignorent. La servitude monétaire de nos Etats est bien volontaire et non forcée. La souveraineté monétaire est un impératif pour les Etats de l’Afrique francophone.
Ahmed M. Thiam
L’Alternance