L’Association Nationale des Enseignants du Secteur Privé du Mali (ANAESP) a tenu un point de presse, le lundi 25 septembre 2023, à l’ENSUP. L’objectif était de dénoncer leur condition de travail et de demander l’implication des plus autorités pour trouver des solutions à leurs problèmes. C’était en présence des membres du bureau de l’ANAESP et un parterre des enseignants de l’école privés.
Dans sa déclaration lue, le président de l’association, Cheick Oumar Dionfaga, a souligné que les enseignants des établissements scolaires privés vivent dans une précarité. Et cela depuis des années au vu et au su de tout le monde alors qu’ils sont plus de « 400.000 enseignants de tout âge et de toutes les localités du Mali».
A ses dires, de 1994 à nos jours, l’État n’a rien fait pour les enseignants du secteur privé, qui sont abandonnés à la merci des promoteurs plutôt soucieux de profits que de la bonne gestion des ressources humaines dans leur service. Et d’ajouter que : « certains enseignants peuvent faire deux ou trois mois sans payer leurs enseignants et d’autres ne perçoivent rien jusqu’à la disponibilité des subventions. Nous sommes tenus au silence, au risque d’être chassés comme des vulgaires chiens », a-t-il déploré.
En outre, le président de l’ANAESP, a salué le Président de la Transition, Assimi Goita, qui a annoncé dans le stade Abdoulaye Macoro Sissoko de Kayes, la tenue des « Etats Généraux de l’Education ». Nous évoquons cependant que, de 1989 à nos jours, l’école malienne a enregistré plusieurs concertations nationales sanctionnées par des réformes. « Mais aucune de celles-ci n’a pu apporter la moindre solution aux conditions précaires des enseignants du secteur privé », a-t-il indiqué. Poursuivant que « l’école malienne ne retrouvera jamais sa gloire d’antan tant que les enseignants du secteur privé ne sont pas mis dans les bonnes conditions. Nous avons désormais les regards dirigés vers le Dr Edmond Dembélé et Dr. Madame Assitan Founé Samaké Migan, qui sont chargés d’organiser les Etats généraux de l’éducation ».
Auparavant, Famory Dembélé, a révélé que les cours sont arrêtés généralement dans les établissements privés à compter du mois de Mai. Et ils ne touchent plus de salaire jusqu’à la reprise de l’année scolaire. Mieux encore, ils sont touchés par les grèves incessantes de l’AEEM. Pour cause, les promoteurs font des retenues sur leur salaire, « les subventions de l’État aux promoteurs d’écoles privées sont les impôts des contribuables. Et ils doivent mettre les enseignants des écoles privées dans les meilleures conditions », a-t-il requis.
O. BARRY