Autrement, la convention du G5-Sahel s’apparente à un programme gouvernemental. Si on peut souligner le pragmatisme des signataires de ce document, en ce sens que le tout militaire ne permet pas de lutter efficacement contre le terrorisme, cet aspect peut également être un handicap et donc la cause de l’échec du G5-Sahel puisque les Etats membre ne forment pas une fédération. Dans ces conditions, il est difficile de mettre en œuvre les mesures prévues par la convention.
La Charte du Liptako-Gourma se distingue par son caractère particulièrement offensif et son ton, n’ayons pas peur de mots, belliqueux. Cela s’explique sans doute par les circonstances actuelles marquées par des tensions géopolitiques.
L’article 6 de la Charte en est la parfaite illustration : “Toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance”.
La référence à la situation politique au Niger est presqu’explicite. Et cet article fait écho au célèbre article 5 de l’Otan. Ce qui nous amène à poser la question suivante : peut-on parler d’Otan junior ? Sans doute faudra-t-il s’attendre à un durcissement du bras de fer avec la Cédéao.
Bréhima Sidibé
Doctorant en analyse de discours politiques à CY Cergy Paris Université
Mali Tribune